La Maserati la moins chère en occasion en ce moment est...
Manuel Cailliot , mis à jour
SÉRIE DE l'ÉTÉ. Avant-dernier épisode de cette série de l'été consacrée aux modèles les moins chers en seconde main pour les marques les plus sportives et luxueuses. Et on s'intéresse aujourd'hui à une marque italienne de prestige, qui n'est pas Ferrari ! Mais bien Maserati, la marque au trident. Eh bien figurez-vous que l'on peut s'offrir un des modèles de la marque pour moins cher qu'un seul m2 de logement parisien.
Crédit photo : imagebroker/imageBROKER/Bruno Coelho/Newscom/MaxPPP
Même si Maserati est une marque qui n'a plus la prestigieuse aura qu'elle avait pendant les années 60 à 90, elle reste une marque de modèles sportifs autant que luxueux, dont les prix sont toujours assez haut perchés, presque autant que le début de la zone rouge de certains modèles au caractère bien trempé.
La marque a même opéré un virage vers l'électricité, en sortant les Granturismo et Grecale "Folgore". Mais ce n'est pas ici ce qui nous intéresse, le but étant de vous faire découvrir quel est le modèle de Maserati qui se retrouve le moins cher aujourd'hui sur le marché de la seconde main.
Et c'est sans conteste la Biturbo qui obtient la palme. Ce modèle, produit à un peu moins de 12 000 exemplaires entre 1981 et 1994, et doté d'un V6 Biturbo (comme son nom l'indique) de 2.0 ou 2.5 litres de cylindrée, se trouve en effet à vil prix dans les colonnes des sites de petites annonces. Sachez qu'il n'est point besoin, comme pour une Ferrari ou une Lamborghini, de mettre sur la table un chèque à 5 chiffres. Il suffit que vous ayez sur votre compte bancaire la modique somme de 6 000 € pour pouvoir repartir au volant d'une auto arborant un trident sur sa calandre. Soit même pas le prix d'un mètre carré de surface d'appartement parisien...
Et à ce prix, les autos ne sont même pas fortement kilométrées. On peut trouver des exemplaires affichant moins de 80 000 km au compteur, voire moins de 50 000 km.
Ainsi, sur La Centrale, l'exemplaire le moins cher à céder en ce moment s'affiche 8 000 € pour un peu plus de 57 000 km. Un modèle V6 2.5 185 ch de 1988, restylé et fiabilisé quelque peu, mais dans un état visiblement décrépi. Sur un site concurrent bien connu, les premiers prix sont autour de 4 000 €, mais il faudra alors peut-être remettre le double en réparations pour faire rouler la voiture.
Un bel exemplaire se trouvera donc plutôt autour de 11 000 €, avec parfois moins de 40 000 km affichés.
Pour une version cabriolet, dite Spyder, plus rare, il faudra grimper au-delà des 20 000 €
Une auto "attachiante"
D'abord dotée d'un petit V6 de 2 litres de cylindrée (180 à 245 ch selon les années et les marchés), pour échapper aux taxes du marché italien, la Biturbo propose ensuite un 2.5 biturbo destiné aux autres marchés, et qui affiche entre 185 et 200 ch mais aussi un V6 2.8 qui grimpera à 280 ch. Des puissances élevées pour l'époque par rapport à la cylindée, et des performances rendues intéressantes par un poids plume de moins de 1 100 kg. Elle peut pointer à près de 230 km/h en version Si à injection.
La présentation extérieure est assez typique de l'époque, avec des lignes taillées à la serpe, beaucoup d'angles et peu de courbes, mais pas désagréable pour autant.
À l’intérieur, la Biturbo présente un dessin là encore assez carré, surtout entre 1981 et 1984, quand l'instrumentation était sous un combiné bien rectangulaire, dont les angles se sont arrondis ensuite. Les matériaux sont de belle facture globalement, mais la qualité de fabrication laisse un peu à désirer. Les placages sont en boit véritable, mais les cuirs plissent. et les écarts entre matériaux sont pour le moins importants.
Elle a le charme d'une italienne, belle mais qui ne sait pas, ou n'a pas su se mettre en valeur. Et elle en a aussi le caractère explosif et tempétueux. En effet, la fiabilité de cette Biturbo est plus qu'aléatoire, surtout entre 1981 et 1984, puisqu'à partir de 1985, elle a été (relativement) fiabilisée.
La Biturbo souffre aussi de corrosion plus ou moins développée, ce qui peut mener à la perte des exemplaires concernés. Comme on l'a dit, c'est donc une auto "attachiante". Performante quand elle fonctionne, mais peu fiable. Luxueuse et sportive, mais mal finie. Ceci dit, à la même époque, une Ferrari ne faisait pas beaucoup mieux !
L'entretien et les réparations deviennent aussi de plus en plus compliqués. Les selleries se font rares, et pourtant elles peuvent s'abîmer, en particulier l'alcantara de certaines. Les pièces électriques sont difficiles à trouver alors qu'elles défaillent souvent. Il est donc difficile et onéreux de maintenir une Biturbo en état.
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