Soit depuis début Août et l'imbroglio du Grand Prix de Hongrie qui a vu Fernando Alonso se faire déposséder de sa pole position par la FIA et qui marque aussi le début de l'affaire des e-mails dont on sait maintenant à quoi cela a abouti. On comprend aisément pourquoi l'espagnol a été transparent le Dimanche.

Comment apprend on que Ron Dennis et Fernando Alonso ne s'adressent plus la parole depuis cette période? En fait, la FIA vient de publier le compte-rendu intégral des auditions dans l'affaire d'espionnage et un passage traite des relations entre le pilote espagnol et son patron Ron Dennis.

Lors de la dernière audition du 23 septembre durant laquelle Fernando Alonso était absent, Ron Dennis fut interrogé. Voici la transciption de ses propos. Après avoir lu ce qui suit, vous comprendrez également pourquoi Flavio Briatore s'est subitement mis à courtiser outrancièrement son ancien poulain et pourquoi il est plus que probable que Fernando Alonso quitte McLaren en fin d'année:

Alonso et Dennis: communication rompue depuis la Hongrie

"Nous ne nous parlons plus, mais cela importe peu." déclare Ron Dennis durant l'audition.

"Nous n'avons pas eu de conversation depuis le GP de Hongrie où il m'a annoncé, en colère, qu'il possédait les fameux e-mails.

Depuis le début, les relations entre Fernando et moi sont glaciales. C'est peu de le dire.

Dans l'esprit de Fernando, il y a la ferme conviction que notre politique d'égalité entre pilotes n'est pas conforme avec sa position de double champion du monde. Il affirme ça en mettant en avant son expérience, sa connaissance et tout ce qu'il a appris de son ancienne équipe. Tout cela fait qu'il pense devoir bénéficier d'un avantage.

Lors de notre dernière discussion le dimanche du GP de Hongrie, il était très contrarié des évènements de la veille mais certainement pas autant que moi. A ce moment il a dit des choses qu'il a ensuite retiré. A un moment, il a fait mention des e-mails en provenance de Coughlan. Quand il m'a dit ça, je lui ai dit 'Stop'. Je suis sorti, j'ai ramené Martin Whitmarsh (le second de McLaren) jusqu'à lui et Fernando a répété ce qu'il venait de me dire.

Quand il a fini, j'ai demandé à Martin Whitmarsh ce que nous devions faire après cette conversation. Il a dit qu'il allait appeler Max Mosley. Fernando est parti et Martin aussi. Max Mosley est venu ensuite et je lui ai tout raconté. J'étais contrarié, et en colère.

Il m'a dit de ne rien faire et de me calmer. Puis, avant la course, le manager de Fernando est venu me trouver pour me dire que son pilote avait perdu ses nerfs et qu'il retirait tout ce qu'il avait dit. Quand j'ai appelé Max Mosley, il a compris et m'a dit des choses que je ne peux répéter ici.

Il m'a dit que sur la base de ce que je lui avais communiqué, s'il trouvait que les allégations de Fernando se révélaient valides, il me contacterait avant d'intenter une action.

A la fin du GP Fernando est venu me voir. Il s'est excusé pour ses débordements et j'ai donc rangé ça sur le compte de l'énervement et de la colère. J'ai pensé que tout ceci était alors terminé jusqu'aux lettres reçues par les pilotes 26 jours plus tard.

Ce qui s'est passé durant cette période de 26 jours ? Je n'en sais rien. Je ne sais pas dans quelles circonstances ceci est arrivé dans le domaine public."

Concernant l'absence d'Alonso à l'audience:

"Mr Alonso n'est pas là car il ne veut pas être là. Il ne parle à pratiquement personne. C'est un homme très solitaire pour un pilote. Il n'est pas là par choix. Il a dit qu'il avait des engagements ailleurs signés depuis longtemps. Je ne peux pas le forcer à venir. Nous le lui avons pourtant demandé..."

Alonso et Dennis: communication rompue depuis la Hongrie

Voilà la traduction à peu près fidèle d'une petite partie du compte-rendu des auditions du 23 septembre. Comment peut on imaginer une saison supplémentaire de Fernando Alonso chez McLaren ? Impossible. Et s'il devait gagner le titre, il faudra alors saluer la véritable équité offerte par McLaren à ses pilotes.

D'ailleurs, à ce propos, Norbert Haug, le patron de Mercedes Sport, soutient toujours McLaren et a déclaré aujourd'hui que si un de ses pilotes devaient partir, il n'y avait qu'à s'asseoir à une table et en discuter.

A quand l'annonce et chez qui ?

source: autosport