L'avis du psychologue : un fantasme à vivre sans arrière-pensées.

Le sexe en limousine, en cabriolet, cela vous excite ? Rassurez-vous, rien d'anormal. Dans le fond, c'est même plutôt un fantasme de base ! Alors, ne culpabilisez pas et faites-vous plaisir. Pour le Dr Marion Alexandre, psychiatre à Paris, "la voiture n'est rien d'autre qu'un prolongement de notre corps. Par là même, elle est chargée de signification, de fantasmes. Les psychiatres vont même plus loin : l'automobile ne serait rien de moins qu'un prolongement phallique. La mécanique de la voiture renforce cette symbolique car elle est même symbole de puissance, de vitesse, de force. Et comme la voiture a un prix, elle est aussi un instrument de positionnement social. Bref, tout ceci explique pourquoi l'automobile stimule les fantasmes sexuels et provoque même, chez la plupart des gens, des excitations d'ordre sexuels.

L'amour en voiture, un fantasme qui démarre tôt…

Cela fait longtemps que la voiture est un lieu de rendez-vous intime privilégié chez les jeunes, fantasme ou pas ! Le permis en poche, vers 18 ans, on peut en effet souvent se faire prêter la voiture de papa-maman, dans laquelle il serait dommage de ne pas batifoler gaiement, à l'abri de la pluie ou des regards ! Les rues tranquilles, les coins de campagne tranquilles et isolés, les parkings déserts sont autant d'endroits où l'on peut laisser libre cours à ses pulsions, sans que quiconque ne puisse le savoir !

La voiture devient alors une bulle, une cachette, un havre de tranquillité gratuit (au contraire d'une chambre d'hôtel), discret (selon l'endroit où on la gare), plus confortable qu'un champ (surtout en plein hiver), bénéficiant de tout le confort moderne ou presque (chauffage, musique, couvertures…). Ce petit coin d'amoureux peut, de plus, être transporté n'importe où : bords de plage, aires d'autoroute, parkings de discothèque… Pratique, non ? Cela compense bien quelques acrobaties et contorsions : quand on aime…

Et, ça continue quand on est adulte…

Un souvenir que l'on garde ensuite présent à l'esprit et que l'on remet au goût du jour après un bon restaurant ou pendant les vacances. Chez les adultes, on retrouve donc le fantasme de la voiture assez fréquemment. Il est en quelque sorte " basique ", simple, facile à réaliser… et peut réveiller une sexualité - et un ou une partenaire- qui a besoin de tonus ! Et puis, une "envie" pressante, ça n'attend pas !

N'ayez pas honte, l'amour en voiture est un fantasme normal et banal.

Ne croyez pas être différent des autres si vous avez le fantasme de faire l'amour en voiture. Pour le psychiatre, rien que de très normal, il n'y a aucune raison de ne pas laisser libre cour à vos envies, dès lors que cette pratique reste exceptionnelle. En effet, pour le Dr Marion Alexandre, comme toujours en psychiatrie, " la pathologie commence avec le caractère impératif et unique du fantasme " : ne vouloir faire l'amour qu'en voiture serait le signe d'un déséquilibre psychique, voire même d'une perversion. On voit ainsi se développer chez certains des comportements d'exhibitionnisme et du voyeurisme : à l'abri du contact mais pas des regards, certains couples font l'amour et s'offrent ainsi à la convoitise d'amateurs, maintenus à distance par les vitres, dans des endroits publics connus pour proposer ce style de spectacles ! Ces endroits existent dans toutes les grandes villes, et ceux que cela intéresse savent toujours les dénicher pour satisfaire leurs envies. Attention, on passe avec cette pratique la barrière ténue qui sépare le fantasme de la déviance sexuelle.

Le conseil du psychiatre pour finir : assumer vos fantasmes est le gage d'une vie équilibrée, tout en sachant conserver un caractère exceptionnel à des pratiques qui ont pour rôle de pimenter sa vie de couple.


Hep, taxi !

Le taxi bénéficie du même attrait que d'autres moyens de transport, comme le train ou l'avion. "Beaucoup de textes, de films mettent en scène des taxis, en général sur des distances parcourues dans des villes, comme si la présence d'un couple d'amoureux dans un taxi au cœur d'une grande cité accélérait le désir, mettait en place une volonté sous-jacente de caresses furtives, de baisers à peine ébauchés, de dévoilement discret…" explique Alain Hérill dans son Dictionnaire des fantasmes érotiques.

Dr Laurent Arome

L'avis du sexologue : tout est possible

Fauteuils multi-inclinables et banquettes étroites, risque d'être découvert, étreintes torrides et rapides… en voiture, tous les ingrédients sont réunis pour un plaisir maximum. Mais on ne fait l'amour dans une voiture comme dans un lit. Encore quelques petits conseils pour réussir l'expérience.

Tout ! En voiture, on peut absolument tout faire. Les romantiques préfèreront accompagner la belle et l'embrasser gentiment en bas de chez elle. Les autres, parfois plus sauvages, passeront par une gamme infinie de caresses, de mots d'amour tendres, puis plus coquins avant de porter l'estocade. Seule condition, la voiture doit être à l'arrêt : évitez les folies sur la route, qui risquent d'envoyer tout le monde au fossé !

Reste qu'on ne s'installe généralement pas dans une voiture aussi longtemps que dans un vrai lit : la séance sera plus généralement courte mais ce n'est pas grave. Les deux partenaires peuvent éprouver beaucoup de plaisir dans une pratique rapide et intense. Pour l'efficacité, faites comme vous pouvez, mais elle n'est pas essentiel. Ce qui compte, c'est la situation.

Le manque de temps n'est pas grave car le caractère insolite de la situation et la puissance des fantasmes sexuels autour de la voiture provoqueront une excitation beaucoup plus rapide que la normale. Comme lors de tout "quick-sex" risqué (au cinéma, sous une porte cochère…) quelques caresses, un baiser fougueux et quelques paroles bien senties pourront faire démarrer l'un et l'autre au quart de tour !

En voiture, il est impératif pour l'homme de faire particulièrement attention aux positions qu'il prend. En effet, des postures trop acrobatiques peuvent conduire à des mouvements trop importants de la verge. Le risque dans ce cas est la torsion du membre, qui se traduit par une dégradation des corps caverneux qui constituent la verge. Attention, il s'agit d'un accident gravissime. Dans certains cas, un chirurgien sera en effet obligé de sectionner purement et simplement la partie détruite du corps caverneux, ce qui se traduit malheureusement par un raccourcissement du sexe.

Attention à la panne

Il est important de ne pas oublier que faire l'amour dans sa voiture est qualifié d'attentat à la pudeur et donc réprimé par la loi. Si la crainte d'être surpris est un excitant pour certains, elle constitue pour d'autres une source d'anxiété. Et peur et plaisir font rarement bon ménage. Pour les hommes, le stress peut entraîner une baisse de désir, voire, au pire, la fameuse panne, ce qui est un comble quand on est au volant !

C'est également dans les situations de peur et de stress, où le couple se voit surpris dans son activité que peut se produire un phénomène très rare, sujet de boutade : le penis captivus. L'homme ne peut alors se retirer et les partenaires ne peuvent se séparer. La raison est simple et connue : une contraction réflexe d'un muscle de l'entrée du vagin empêche le retour veineux du sang et donc la perte de l'érection de l'homme. Dans ce cas, pas de panique un massage doux de ce muscle par l'homme, la femme ou, au pire, le pompier en urgence permettra au muscle de se détendre et de libérer l'objet du délit.

Avant toute chose soyez sûr de partager avec votre partenaire le goût du risque avant de vous lancer dans des activités de ce type. Car si faire l'amour au lit peut sembler "ringard", c'est aussi, pour beaucoup de gens, plus confortable physiquement et psychologiquement.


Choisissez les bons vêtements

Évidemment, faire l'amour en voiture entraîne quelques contraintes. Ainsi les vêtements des deux passionnés se doivent d'être basiques et fonctionnels : pas de tissus qui se froissent trop facilement (comme le lin, trop chiffon), pas de bas ou de collants (que l'on chercherait ensuite pendant un bon quart d'heure, si par miracle on ne les a pas filés, avant de passer autant de temps à les ré-enfiler), pas de bottes, de pantalons trop serrés.

L'idéal, la tenue de sport pour lui (pantalon de jogging), et robe pour elle : facile et rapide à enlever, pour entrer le plus vite possible en action, mais aussi facile à réajuster en cas de dérangement inopiné. Si on doit faire vite, on peut opter pour un déshabillage minimum.

Dr Christian Duchene

L'avocat : attention à ne pas se faire prendre

Ouf ! Alors que l'arsenal des lois contraignant la vie de l'automobiliste ne cesse d'augmenter, on bénéficie encore d'une certaine liberté au volant de sa voiture quand on est en galante compagnie. Si vous avez envie de faire un petit bisou à votre compagne, vous pouvez même le faire sous l'œil complice d'un gendarme, en prenant garde de ne pas créer un embouteillage monstre à un feu rouge. Mais, attention toutefois à ne pas dépasser les bornes. Certaines lois, par extension ou interprétation, pourraient s'appliquer aux ébats amoureux.

Le câlin à l'arrêt

Qui ne l'a pas fait ? Quand on vient d'avoir son permis et que l'on a à peine 20 ans, la voiture de Papa peut rendre bien des services… On emmène sa petite copine au cinéma et avant de la raccompagner, on essaie de "conclure", comme disait Michel Blanc dans les bronzés.

Si vous garez votre voiture dans un lieu totalement isolé, vous n'avez aucun souci à craindre. En revanche, méfiez-vous si vous vous trouvez dans un lieu public et que l'on peut vous observer. Les forces de l'ordre, qui vous surprendraient dans des attitudes équivoques, pourraient alors assimiler vos prestations à de l'exhibitionnisme, pratique condamnée par l'article 222-32 du Code Pénal : "L'exhibition sexuelle imposée à la vue d'autrui dans un lieu accessible aux regards du public est puni d'un an d'emprisonnement et de 100.000 francs d'amende".

Encore conviendrait-il de savoir si la voiture constitue "un lieu accessible aux regards du public" et si la nature des agissements auxquels se serait livré le conducteur seul ou avec un ou plusieurs passagers constitue une "exhibition sexuelle".

Le câlin au volant

Si les cabrioles dans votre voiture ne suffisent plus à calmer votre ardeur et que ne pouvez même pas attendre d'arrêter votre voiture pour vous encanailler, soyez très prudent. Là encore, aucun texte ne prévoit ce cas de figure, mais vous risquez tout de même gros.

L'article R 3-1 du Code de la Route stipule, en effet, que "Tout conducteur de véhicule doit se tenir constamment en état de position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent. Notamment, ses possibilités de mouvements et son champ de vision ne doivent pas être réduits par le nombre ou la position des passagers, par les objets transportés ou par la position d'objets non transparents sur les vitres."

Par conséquent, si un conducteur devait être interpellé pour s'être livré à ce genre d'exercice, on peut penser que ce texte de loi pourrait lui être opposé. Il serait alors passible d'une contraventions de 2ème classe, réprimée par une amende de 1.000 francs


Que se passerait-il en cas d'accident ?

N'y tenant plus, dans la précipitation et l'enthousiasme, vous vous croyez tout à coup seuls au monde. Tout se passe comme si, soudainement, la route vous appartenait. Vous oubliez même la présence d'autres automobilistes et surtout, vous n'avez plus conscience que votre comportement peut malheureusement être à l'origine d'un accident. L'article 223-1 du Code Pénal qui pourrait s'appliquer prévoit que "le fait d'exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée ou le règlement est puni d'un an d'emprisonnement et de 100.000 d'amende."

Selon la chambre criminelle de la Cour de Cassation, le délit est réalisé lorsqu'il y a une "violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence", prévue par la loi ou un règlement. Cette loi a ouvert un nouvel espace de droit dans lequel les juges se sont naturellement engouffrés et en particulier en matière de circulation routière.

Il est possible de penser que pourrait relever de cette incrimination un conducteur qui, de par les agissements auxquels il se livrerait dans ce contexte, pourrait être amené à avoir un comportement dangereux (par exemple en se déportant sur une route, en circulant en zigzag, en tentant un dépassement dangereux, en circulant en sens interdit…). Il est évident que ce délit de mise en danger d'autrui est apprécié au cas par cas.

Amis internautes, veillez donc à ne pas dépasser les bornes car la loi est rigoureuse.

Maître Pierre Barreyre, avocat au barreau de Paris.

Lire aussi :

d'automobiliste