Une étude du cabinet de conseil 6T, spécialisé en mobilité, révèle aujourd’hui que le service Autolib' a finalement peu d’influence sur la réduction du nombre de voitures en circulation dans Paris.

Cette étude réalisée avec le soutien de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) sur 644 utilisateurs d'Autolib' révèle que 30% des abonnés possèdent toujours une voiture. « Nous voulions déterminer si Autolib' constitue vraiment une solution de transport alternative ou s'il s'agit surtout de marketing politique », explique Nicolas Louvet, directeur du cabinet 6T. Selon l’étude, cette incapacité d'Autolib' à faire nettement baisser le taux de motorisation comme prévu initialement par la mairie de Paris, tient à une particularité du service : la « trace directe », c'est-à-dire la possibilité de prendre une voiture à une station et de la remettre à un autre endroit, une fois le trajet effectué. Les utilisateurs ne recourent donc à ce service que lorsqu'ils ont un besoin impératif de se déplacer en voiture. Le service présente, aux yeux des utilisateurs, l'avantage de proposer une place de stationnement réservée, au départ comme à l'arrivée. Les Bluecar servent de substitut à tous les moyens de transport : « Autolib' apparaît comme un mode à part, pas suffisamment intégré au système de transport existant », résume M. Louvet. L'objectif de réduction du nombre de voitures en circulation, défendu par la municipalité, n'est toutefois pas totalement manqué. Les abonnés interrogés dans le cadre de l'étude déclarent une baisse de 11 % du nombre de kilomètres parcourus en voiture, qu'il s'agisse de leur véhicule ou d'une Bluecar.