L'histoire de la Formule 1 est émaillée de fortes rivalités entre ses champions et si tout le monde pense immédiatement au duel Prost/Senna à la fin des années 80, celle entre le Britannique James Hunt et l'Autrichien Niki Lauda vaut largement le détour. Au tournant des années 70, la F1 se professionnalise de plus en plus et s’il y a un pilote qui a bien compris ce nouvel aspect, c'est Niki Lauda.

L’Autrichien est alors considéré comme le meilleur metteur au point de monoplace du plateau. Froid, calculateur et très ambitieux, le pilote issu d'une grande famille d'hommes d'affaires, reste toujours concentré et il ne s'autorise aucune distraction. Durant une grande majorité du film, on voit Niki Lauda en piste, Niki Lauda en train de travailler sur sa monoplace. Mais on ne voit jamais Niki sourire (sauf sur les podiums), célébrer ses victoires ou ne serait-ce exprimer des sentiments autres que la colère et l’autosatisfaction. Peu aimé du paddock, il est même surnomme « le rat ». Daniel Brühl (Good Bye Lenin !) est excellent dans son interprétation de Niki Lauda, intense et détestable à la fois.

Aux antipodes, nous retrouvons James Hunt, interprété là-aussi de main de maître par Chris Hemsworth, connu pour son rôle du dieu nordique dans le film éponyme, Thor. Débarqué en Formule 1 en 1973 grâce à la générosité de l'excentrique Lord Hesketh, le play-boy britannique, amoureux de la bouteille et des femmes est sans aucun doute la première (et unique?) rock star de la Formule 1. Personnage beaucoup plus humain que Niki Lauda, James Hunt montre ses failles et ses doutes, de ses déboires conjugaux à ses problèmes professionnels.

Si Ron Howard nous montre la genèse des tensions entre les deux pilotes en Formule 3 au début des années 70, le film se concentre principalement sur l'année 1976, apogée de leur rivalité sur les circuits. Magnifié par une lumière sensationnelle, le réalisateur Ron Howard alterne de façon intelligente les phases de circuit (très impressionnantes et réalistes) et les scènes hors circuit où les personnages prennent tout leur sel. En un mot, jouissif.

Sortie en salles le 25 septembre 2013.

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