Le dieselgate serait-il en passe de s’étendre à d’autres groupes que Volkswagen ? D’après la Deutsche Umwelthilfe (DUH), une association allemande de protection de l’environnement, la Renault Espace 1.6 dCi 160 (modèle testé avec BVA) peut avoir un niveau d'émission d'oxydes d'azote (NOx) allant jusqu'à 25 fois le niveau autorisé, selon qu’on procède aux mesures moteur chaud ou froid.

En effet, six tests menés par l'Université de sciences appliquées de Berne (Suisse) auraient fait ressortir des niveaux d'émission nettement supérieurs aux 80 mg/km autorisés. Les deux seuls tests où le moteur satisfaisait aux normes ont été réalisés moteur froid, et un troisième test effectué moteur froid a montré un niveau d'émissions de Nox trois fois supérieures aux normes. Moteur chaud, les émissions dépassaient de 13 à 25 fois les normes (test effectué à 5 reprises).

Lors d'une conférence de presse à Berlin, le directeur de l'ONG Jürgen Resch a déclaré avoir choisi l'Espace diesel « car elle avait déjà dévoilé dans d'autres tests des niveaux réels d'émission effrayants. (...) Toutes les variations dans les conditions préalables des tests avec un moteur chaud au lieu de moteur froid ont mené à des valeurs d'émissions, à des niveaux que nous n'avions encore jamais mesurés. »

L’AFP rappelle que dès septembre, peu de temps après que le scandale Volkswagen de logiciels permettant de truquer les contrôles antipollution n'éclate aux Etats-Unis, la DUH avait affirmé avoir « des indices détaillés sur des manipulations des émissions » chez plusieurs constructeurs autres que VW et Audi.

Concernant le Renault Espace, DUH précise toutefois d'autres mesures seront nécessaires avec d'autres véhicules du même type pour confirmer les résultats observés.

Renault a réagi à 17h30 par l'intermédiaire d'un communiqué de presse qui conteste les conclusions de l'ONG allemande. Dans ce très bref texte, le constructeur précise que « les procédures d’essai utilisées par l’Université de Berne ne sont pas toutes conformes à la réglementation européenne et présentent des variations importantes de résultats qui, comme indiqué dans le rapport, nécessitent « des mesures complémentaires » et ne sont donc pas conclusives. » De plus, le constructeur rappelle qu'en août 2015, l’automobile-club allemand indépendant ADAC avait testé l'Espace et publié que ce dernier respectait la norme antipollution.