Après avoir maladroitement fait la publicité de la Zoé lors du dernier conseil des ministres, Arnaud Montebourg est à nouveau monté au créneau ce week-end sur le dossier automobile, cette fois-ci en évoquant PSA. Le ministre a d'abord rencontré des employés de PSA Aulnay en colère et leur a annoncé lors d'une rencontre d'1h30 qu'une réunion entre les syndicats, la direction et le gouvernement se tiendrait le 25 octobre prochain afin de reparler du plan social qui prévoit 8000 suppressions d'emploi et la fermeture de l'usine en 2014 :


« Il ne peut y avoir de dégâts sociaux, humains et industriels excessifs. Nous devons rediscuter ce plan, notre souhait est d'engager une négociation au plus haut niveau. Michel sapin et moi-même piloterons cette négociation tripartite où seront présents Philippe Varin et chacun des syndicats représentatifs dans le groupe ».


Arnaud Montebourg veut également évoquer d'autres sujets dont notamment la disparition de plusieurs lignes de production et la nécessité de réindustrialiser ou pas les sites qui seront abandonnées mais, et ce n'est probablement du goût de la direction, il veut aussi discuter de l'Alliance avec GM :

« Nous sommes des interventionnistes pondérés et modérés mais absolument intraitables quand ils le pensent nécessaire. PSA, est un symbole national, et (...) c'est quand même un fleuron de l'industrie française, notre problématique, c'est de relancer Peugeot.

"Les difficultés de PSA existent, elles sont réelles (...), mais nous n'acceptons pas le plan social en l'état, nous considérons qu'il faut des mesures de redressement mais qu'en l'état les mesures qui sont proposées ne sont pas de nature à relancer Peugeot. »


Bref, voilà un interventionnisme étatique qui effraie chez PSA au moment de discuter avec GM des termes de l'alliance. Une des causes de l’échec de l’alliance de Renault et de Volvo en 1993 avait été l’intervention maladroite du ministre de l’Industrie d’alors. En attendant cette réunion, les syndicats annoncent une grosse mobilisation des salariés de l'automobile dans son ensemble, mardi devant les portes du salon. Deux autres réunions tripartites avec les représentants de Rennes et Aulnay sont programmées pour novembre.