Hier, nous apprenions d'une « source proche de l'enquête » selon l'expression consacrée que la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) n'avait pas pu mettre la culpabilité des trois cadres de Renault soupçonnés d'espionnage industriel, les numéros de compte en Suisse présents dans l'enquête interne préalable s'avérant faux.

Dans une interview accordée au Figaro parue aujourd'hui, Patrick Pelata, Directeur Général de la marque, voit maintenant une seconde hypothèse autre que celle de l'espionnage : la manipulation orchestrée par un corbeau auteur des lettres anonymes qui ont mis le feu aux poudres, motivée par la volonté d'un règlement de compte interne ou une escroquerie : « Soit nous sommes face à une affaire d'espionnage et un cadre de la direction de la sécurité protège sa source envers et contre tout. Soit Renault est victime d'une manipulation [...]. Dans cette hypothèse, si tous les doutes sont levés, nous proposerons la réintégration des trois cadres et, dans tous les cas, Renault sera très attentif à réparer toute injustice. Dans les deux hypothèses, l'entreprise est victime. »

«  un massacre de la présomption d’innocence »

Dans tous les cas, l'affaire laissera des traces dans l'entreprise et les vives critiques fusent de toutes parts, à commencer par Bernard Carayon, député UMP du Tarn et président de l’Institut International d’Intelligence Economique et Stratégique, sur l'antenne de France Info pour qui Renault a commis des « erreurs impardonnables » : « Si Renault a trainé dans la boue ses trois cadres sans les preuves, c’est extrêmement grave, d’autant plus grave que c’est l’entreprise elle-même qui a pris l’initiative de communiquer sur cette affaire. [...] Il y a un massacre de la présomption d’innocence, c’est également extrêmement grave sur le plan humain. »