L’Association des fabricants internationaux d’automobiles du Canada (AIAMC) a commandé une étude sur les carburants canadiens : elle est intitulée "La qualité du carburant au Canada et son effet sur les émissions des automobiles". Elle a révélé que la qualité de l’essence et du diesel canadiens était l’une des pires au monde et qu'elle affectait directement la performance des véhicules.

Cette étude souligne que l’économie de carburant et les rejets polluants sont intimement liées à la qualité des carburants. Elle a examiné les caractéristiques des carburants comme le soufre ainsi que d’autres éléments dans le cas du diesel. Le carburant peut optimiser ou détériorer les composants des véhicules : il a donc un effet direct sur la performance des véhicules en circulation et le développement de nouvelles technologies automobiles environnementales. Par exemple, les nouveaux moteurs à mélange pauvre pourraient produire des économies de carburant allant jusqu’à 15%, mais l’essence canadienne contient trop de soufre et les Canadiens ne peuvent donc pas profiter des avantages économiques et écologiques de ces technologies.

John White, président membre de l’AIAMC et président de Volkswagen Group Canada Inc. explique : "En ce qui concerne ces caractéristiques, le Canada est très en retard par rapport aux pratiques d’excellence. Tous les Canadiens veulent économiser de l’argent lorsqu’ils font le plein de leur véhicule. Ils veulent une consommation réduite et de moins en moins de gaz à effet de serre. Les fabricants automobiles développent de nouvelles technologies, mais nous ne pouvons pas faire des miracles seuls. Nous devons améliorer la qualité des carburants canadiens, simplement pour être au même niveau que les autres régions de la planète."

Cette étude identifie aussi des possibilités d’amélioration de la qualité des carburants, analyse l’impact de la mauvaise qualité sur la performance des véhicules ainsi que les opportunités afin d'améliorer la qualité des carburants canadiens. Elle observe notamment plusieurs lacunes dans l’approche que le gouvernement fédéral a adoptée pour s’attaquer à la qualité des carburants.

John White ajoute : "Il y a un an, le gouvernement fédéral a annoncé qu’il établirait des normes strictes pour les fabricants automobiles en légiférant sur la consommation de carburant des véhicules neufs. En réalité, une meilleure qualité des carburants peut aider les fabricants à atteindre les objectifs de consommation de carburant, en plus d’améliorer le niveau d’émissions des 18 millions de véhicules actuellement en circulation. Le carburant est un facteur déterminant pour toute stratégie sur les émissions." David Adams, président de l’AIAMC, précise : "Pour que nous puissions atteindre les objectifs établis par le gouvernement concernant les émissions et la consommation de carburant, il faut absolument que le Canada élargisse son approche et intègre non seulement les technologies de réduction d’émissions, mais aussi la qualité des carburants."

Les constructeurs plaident pour des carburants moins polluants au Canada : ils soutiennent des initiatives environnementales efficaces. L’étude présente aussi plusieurs régions à l’échelle internationale, comme l'Union européenne, l’Australie et le Japon qui ont déjà reconnu l’importance de la qualité des carburants dans leur stratégie de baisse de la consommation de carburant et des émissions polluantes. L’étude met en avant que le Canada a les normes de qualité des carburants les moins strictes mais aussi une faible surveillance et peu de mesures de contrôle par rapport à d’autres marchés automobiles aussi hautement développés que le sien.

L’étude suggère donc que le gouvernement canadien réévalue les normes de qualité des carburants afin d'atteindre la réduction des émissions et l’amélioration de l’économie de carburant. L’amélioration des normes aidera ainsi les constructeurs à respecter les objectifs de consommation de carburant.