Ceux-ci auraient pu jouer la montre en attendant les conclusions d'un groupe de travail à la marge de manœuvre tout de même réduite. Avec les dividendes possibles à en retirer de nouvelles conditions lissant dans le temps l'argent qu'il faudra donner de toute façon, intérêts compris. Mais les sociétés d'autoroutes ont choisi une autre stratégie : l'offensive. En réponse à Manuel Valls, elles ont répondu que cette « décision unilatérale décrédibilisait de façon durable la signature de l'État pour les contrats de partenariat public-privé». Comme si, depuis l'écotaxe avortée, ce manque de crédibilité n'était pas déjà acquis.


L'association des sociétés françaises d'autoroutes regrette d'avoir appris la décision gouvernementale par voie de presse, « au mépris des règles de communication financière imposées par l'Autorité des marchés financiers. » Une indélicatesse qui a mis le feu au poudre. De fait, la même association précise que, dans la mesure où la négociation n'a malheureusement pas abouti à l'heure de la décision de gel des tarifs, elle lui appartenait, pour préserver ses droits, d'entamer, sans attendre, une procédure contentieuse. Voilà. C'est la guerre.