C'est à croire que nous aimons casser nos jouets que l'on croit toujours inoxydable. Et pourtant, ils cèdent, et toujours dans le drame et les pleurs. A la louche, Simca est parti puis a tenté de devenir Talbot que la folie collective de ses acteurs a fini par occire. Renault a étouffé son rejeton Alpine avant de se rendre compte, ces derniers temps, que sa manœuvre relevait du suicide altruiste. Juste avant, il avait récupéré le logo Gordini des orties dans lesquelles il l'avait jeté avec une coupable légèreté. Citroën a vu ses chevrons vaciller, mais ils ont tenu bon. On reparle même, à présent, de DS. Matra n'a pas eu cette chance, comme CG, Ligier et bien d'autres... De vagues souvenirs...


Pendant ce temps, la concurrence, elle, n'insultait pas l'histoire et capitalisait pour coller à son temps et s'ancrer sur les marchés. Pourtant, nous avions tout et certainement pas moins que les autres. Heuliez est le dernier nom de cette cohorte maudite. La conjoncture ne fait pas tout, les hommes qui décident, les enjeux politiques, l'incompétence des uns, la cupidité des autres et le carriérisme de tous sont autant d'ingrédients à jeter dans le chaudron ardent bouillant d'une mauvaise soupe au fumet anxiogène.


Heuliez a travaillé avec les grands, il a produit pour eux des modèles aussi originales que fonctionnelles, teintés d'un romantisme et d'une pointe de naïveté qui faisait le pendant avec une finition parfois aléatoire. Allez à cette source et abreuvez vous de la liste des opus de cette entreprise des Deux Sèvres bien de chez nous. Pour son plus grand malheur, hélas.