L'histoire se passe du côté de Limoges. Une radio appelée Flash FM aurait le tort d'informer ses auditeurs sur les lieux où ils seraient susceptible de se faire... flasher. Dans le dispositif patiemment tissé sur le bord des routes de la Haute Vienne par les hommes en bleu, le média aurait des airs d'éléphant dans un magasin de porcelaine locale car il aiderait d'abord les cambrioleurs à déterminer les lieux de leurs méfaits. Alors, bientôt silence radio ?


Le colonel Anne Fougerat, commandant le Groupement de gendarmerie de la Haute-Vienne n'en décolère pas : "cette radio empêche la gendarmerie de faire son travail, notamment dans la lutte contre les cambriolages". Et l'officier insiste : "l'annonce systématique de la présence de militaires sur le terrain sans distinguo entre les opérations vitesse et les opérations de lutte conte les cambriolages compromettent notre travail et la sécurité des citoyens". Et il est certain de son analyse : "nous avons eu dans plusieurs enquêtes l'occasion de constater que les cambrioleurs savent que cette radio annonce notre présence et, bien sûr, qu'en conséquence, ils l'écoutent assidûment".


C'est aussi cette assiduité qui fait le succès de la station présente sur les ondes depuis 2002. Selon la source, elle fidélise pas moins de 26.300 auditeurs quotidiens (chiffre Médiamétrie) qui signalent radars mobiles et présence des gendarmes le long des routes de Haute-Vienne. Et c'est ceux-là qui font le travail d'indic. La radio ne dépêche aucunement des journalistes pour traquer les gendarmes en poste. Une conjoncture qui met dans l'embarras les autorités qui, si elles peuvent déplorer cette situation, n'ont pas beaucoup de leviers légaux pour l'éradiquer. D'ailleurs, un arbitrage a été demandé au Procureur de la République compétent, Michel Garrandaux, et ce dernier a seulement a écrit à la radio, jugeant ces signalements comme des "entraves dans la lutte contre les cambriolages". Mais de motifs pour des poursuites pénales, que nenni.


Pour la défense, Flash FM a affirmé qu'il n'y avait pas de lien tangible entre ses annonces et la recrudescence des effractions : "toutes les radios locales font les mêmes annonces que nous avec le soutien de leurs auditeurs qui ont ce qu'ils viennent chercher: une info-service, qui ne cause de tort à personne".