Le ministère français de l'Ecologie explique que le transport routier est à l'origine d'environ un 1/5 des émissions de CO2 de l'Union européenne dont près de 12 % sont imputables aux voitures particulières. Bien que la technologie automobile se soit considérablement améliorée au cours des dernières années, notamment en matière de rendement énergétique, les réductions des émissions de CO2 rendues possibles par ces améliorations n'ont pas suffit à contrebalancer les effets de la hausse du trafic et de la taille des voitures. Alors qu'entre 1990 et 2004, l'UE-25 a diminué de près de 5 % ses émissions globales de gaz à effet de serre, les émissions de CO2 provenant du transport routier ont augmenté de 26 %.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a indiqué au journal allemand "Bild am Sonntag" paru dimanche 25 novembre 2007 que les constructeurs d’automobiles qui, à partir de 2012, ne respecteraient pas les nouvelles normes européennes d’émissions de CO2, s’exposeraient à devoir payer des "dédommagements". Il a dit : "Si les constructeurs ne respectent pas la valeur limite, il doit y avoir des conséquences. Ils devront payer une sorte de dédommagement. Sinon, le système dans son ensemble ne serait pas très crédible. Je n'aime pas le mot 'sanctions'".

Le 19 décembre 2007, la Commission présentera le contenu de son projet destiné à diminuer à 120g/km les émissions de CO2 des véhicules neufs dès 2012 contre 160g/km aujourd'hui. L'Association des constructeurs européens (ACEA) n'est pas d'accord avec ce projet et notamment les constructeurs allemands fabriquant des voitures plus imposantes et gourmandes en carburant.

Rappelez-vous : en février 2007, la Commission européenne a exposé une nouvelle stratégie globale dans la perspective de la baisse des émissions de CO2 provenant des voitures et camionnettes neuves vendues dans l'Union européenne. Elle prévoyait un cadre législatif afin de garantir que l'Union européenne atteigne ses objectifs en matière de réduction des émissions de CO2 causées par les voitures, à savoir la diminution à 120 grammes de CO2 par kilomètre les émissions moyennes des voitures neuves d'ici à 2012, soit une réduction de 25 % par rapport aux niveaux actuels. Elle expliquait que grâce à l'amélioration du rendement des moteurs prévue par la stratégie, les utilisateurs pourront réaliser des économies de carburant appréciables. Afin d'inciter les constructeurs automobiles à se livrer concurrence sur le terrain du rendement énergétique plutôt que sur celui de la taille ou de la puissance des voitures, la Commission les invitait aussi à signer un code européen de bonnes pratiques commerciales et publicitaires.

Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l'environnement, a affirmé en février : "Des voitures plus propres, plus efficaces et plus abordables contribueront à la réduction des émissions de dioxyde de carbone dans l'Union européenne, nous permettront de respecter nos engagements de Kyoto, rendront possibles des économies d'énergie et encourageront l'innovation. Tous les États membres devront participer à cet effort en mettant en œuvre les mesures qui s'imposent. Ils portent en effet une responsabilité importante : favoriser l'achat de voitures économes en carburant et décourager l'inefficacité énergétique."

Le rendez-vous est pris pour décembre !

(Source : ministère de l'Ecologie, Bild am Sonntag, AFP Photo : suvremena.hr)