Dans ce document de 4 pages, la CGT explique que Ghosn a poursuivi à son arrivée la stratégie financière dite d'internationalisation de Renault avec pour objectif principal la profitabilité de la marque mesurée chaque année par le taux de marge opérationnelle. Le syndicat explique que le niveau des salaires des principaux dirigeants est basé là-dessus.

L'alliance avec Nissan, le rachat de Dacia, Samsung et Avtovaz font partie de cette stratégie qui a abouti à la construction d'usines partout dans le monde, des usines mises en concurrence les unes avec les autres avec comme objectif de réduire le coût du travail et d'ingénierie. Les accords de compétitivité sont également un aboutissement de cette politique selon eux.

Le discours de la CGT consiste à démontrer que tout cela sert essentiellement à alimenter le salaire de Carlos Ghosn (et des autres grands dirigeants) qui a touché, seulement chez Renault, 22 millions d'euros de salaire depuis 2005, acquis 255 200 actions qui valent aujourd'hui 21,6 millions et touché 2,3 millions de dividendes. Outre cela, la CGT indique qu'en 2014, 57% des dividendes sont versés à des fonds de pension qui sont à 43% étrangers. De plus, la CGT précise que la part variable de Ghosn a augmenté de 31% en 2014 et que le coût de la rémunération de Carlos Ghosn pour l'entreprise a augmenté de 113% entre 2012 et 2013.


Face à cela, la CGT oppose des effectifs diminués de 37% en seulement 10 ans avec un recours massifs aux intérimaires. De plus, la stratégie commerciale est critiquée par la CGT qui se concentre sur les ventes de la marque au losange et ne prend pas en compte celles de Dacia qui se sont faites au détriment de celles de Renault (et donc des salaires et des emplois des usines françaises, espagnoles) selon eux. Ainsi, de 1 884 938 ventes en 2004 avant l'arrivée de Ghosn, Renault est tombé aujourd'hui (2014) à 1 090 205 ventes .


Après ce bilan peu reluisant conclu en disant que Ghosn pourrait quitter son poste riche en 2018 en laissant un Renault dans la misère, le syndicat que l'on connait pour son opposition quasi systématique expose alors des propositions : une grille de salaire débutant à 1700 euros, une rémunération bloquée pour les dirigeants à 20 fois celle du salarié le moins payé, une relance de l'innovation et des volumes de production lissés entre les usines du groupe dans le monde ainsi que la production de Dacia à Flins par exemple.