"À l'heure actuelle, les grands centres urbains sont congestionnés, embouteillés et finalement asphyxiés" selon Louis Nègre, sénateur UMP, lors d’un interview accordé à lepoint.fr. La solution ? Le péage urbain et ce qui était jusqu’ici une rumeur devient réalité : le Sénat vient d’adopter un amendement pour permettre aux grandes villes de France d’en instaurer un.

Tout s’est passé dans la nuit de lundi à mardi : le Sénat a adopté un amendement au Grenelle II autorisant les villes de plus de 300 000 habitants à installer un péage urbain à titre d’expérimentation sur une durée de trois ans, exactement sur le même principe que Londres, Milan et Stockholm. Dans la pratique, seules les villes de Paris, Lyon, Marseille, Toulouse et Nice pourraient se montrer intéressées. Le ticket d’entrée serait alors compris entre 2 et 10€ par véhicule et par jour, et les recettes seraient intégralement reversées en faveur du développement des transports urbains et de la création de parkings en périphérie afin de bien évidemment proposer une solution alternative viable pour les automobilistes.

Les arguments en faveur de l’instauration de ces péages urbains sont bien évidemment de diminuer les embouteillages dans le centre des grandes villes et ainsi gagner en qualité de vie, que ce soit au niveau des gaz d’échappement ou du bruit. Ainsi, toujours selon Louis Nègre, les émissions polluantes à Milan et à Stockholm auraient baissé de 10 à 15% à Milan et à Stockholm depuis l’installation de leurs péages urbains. Le déplacement des bus serait d’autant plus facilité, tout comme ceux des vélos.

Au-delà de cette vision idyllique, les péages urbains posent tout de même d’épineuses questions, soulevées par les sénateurs de gauche et l’Automobile Club. Le principal écueil est que les grandes villes deviennent un espace de ségrégation où les ménages les moins fortunés et ne disposant pas de transports en commun ne pourraient plus se rendre. Les petits commerces de centre ville pourraient aussi être pénalisés un peu plus par rapport aux zones commerciales de banlieue. Autant de problèmes que même les maires les plus intéressés par le projet de péage urbain ne négligent pas, que ce soit Gérard Collomb à Lyon ou Bertrand Delanoë à Paris.