Dans cette rubrique vous découvrirez des véhicules hors du commun. Des monstres mécaniques à vocation unique. Un seul thème les réunit : ils roulent. Aujourd'hui nous avons testé la plus  musclée des dameuses qui entretiennent la station de La Clusaz.


Boucher les trous, façonner chaque mètre carré de piste avec une précision chirurgicale dans les conditions les plus extrêmes : seule une dameuse et un pilote aguerris en sont capables. C’est dans la station alpine de La Clusaz nichée à 2600 mètres d’altitude que nous avons pris les commandes d’une Pisten Bully.

Le garage des monstres : au volant d'une dameuse

Le garage des monstres : au volant d'une dameuse

 


Ce modèle fabriqué par l’Allemand Kassbohrer est une merveille de technologie moderne. 9 mètres de long, 11 tonnes et une poussée titanesque. Cette abominable machine des neiges est animée par un 6 cylindres diesel d’origine Mercedes. Ce bloc de 500 ch dégorge un couple gigantesque de 2200 Nm qui permet à cette dameuse de grimper de véritables murs. Jusqu’à 50° d’inclinaison.

Une dameuse se décompose en 3 parties. A l’avant une lame de bullage permet de niveler le terrain, couper les bosses et remblayer en neige les parties les moins bien garnies. Au centre les chenilles. Elles sont reliées entre elles par des bandes souples en caoutchouc qui lui permettent d’épouser au mieux le relief. Sur chaque barrette, de minuscules pointes en carbure de tungstene, sur le même principe que les pneus cloutés. Sur la partie arrière : la fraise. C’est l’organe le plus important d’une dameuse. C’est elle qui régénère la neige et lui donne son rendu final. En fonction de la dureté de la neige, le pilote gère la pression au sol via des vérins hydrauliques. Ce qui permet d’aérer plus ou moins les parties les parties gelées. En bout de chaine, on retrouve le tablier qui donne l’aspect strié que les skieurs retrouveront le lendemain à l’ouverture des pistes.

Les conditions extrêmes de la haute montagne sont quasiment indolores à bord du cockpit. Eclairage LED à 360°, liquide dégivrant intégré aux essuie-glaces, balise anti-avalanche et radio de secours permettent aux dameurs, ces travailleurs isolés, d’évoluer avec un maximum de confort et de sécurité. La sécurité, il en est aussi question avec le treuil à cabestan. Un progrès gigantesque qui permet de s’assurer sur les pistes à très forte déclinaison. Avec ses 4 tonnes de traction et ses 360° de champ d’action il permet à la dameuse de s’assurer sur une distance de 1000 m. La station de la Clusaz compte une bonne centaine de points d’ancrage dédiés.

Une dameuse, c’est un coût de fonctionnement de 150 € de l’heure. Il faut dire que le diesel qui l’anime sirote en moyenne 22 litres à l’heure et que le territoire à couvrir représente 84 pistes, soit environ 220 km. Sur les 6 mois d’activité, les dameuses de La Clusaz consommeront en moyenne 300 000 litres de gasoil. Un coût qui impacte naturellement le prix de votre forfait de ski.