Voir des routes couvertes de sel est devenu monnaie courante, surtout cet hiver avec les nombreux épisodes neigeux que nous avons connus. Particulièrement corrosif pour les carrosseries, le sel pourrait également être très nocif pour la biodiversité des cours d’eau, des arbres et l’eau potable, selon une récente étude de l’Institut américain d’études géologiques

Selon cette étude, quand la neige fond, celle-ci s'écoule dans les nappes phréatiques puis les rivières et les lacs. Cette eau chargée en sel affecte certaines espèces, mais surtout la nature environnante, notamment les arbres et les arbustes qui bordent les axes routiers. Le sel assèche la végétation sur plusieurs mètres de large de part et d’autre de la route. Ainsi, selon le WWF, il serait même responsable de la disparition, chaque année, d’un million d’arbres. De plus, le sel est reconnu aussi très acide pour les coussinets des animaux.

Mais il ne faut pas croire que les méfaits du sel ne touchent que la nature puisque même l’homme est impacté au travers de la contamination de l’eau potable. Plusieurs cas avérés ont été détectés en Suède il y a une dizaine d’années et au Canada dernièrement. En 2010, les chercheurs de l’Université de Toronto ont ainsi démontré que la baie de Frenchman dans la région des Grands Lacs alimentant le lac Ontario, qui sert de réservoir d’eau pour de très grandes villes américaines, avait été gravement polluée. Selon cette étude, 55 % des cours d’eau étaient potentiellement toxiques.

Des arguments qui sont bien évidemment réfutés par les professionnels de la filière, qui expliquent que le sel étant un produit naturel, il est inoffensif. Avec toutefois deux bémols : le stockage doit se faire dans un entrepôt approprié et il ne faut utiliser que la dose prescrite.

Alors existe-il vraiment une solution ? Oui, puisque certains pays comme l’Allemagne par exemple ont recours au sablage. Seul problème, celui-ci est nettement plus onéreux. On peut également opter pour épandre de la cendre. Bref, à chaque municipalité donc de choisir mais il y a fort à parier que le sel a encore de beaux jours devant lui...