Avec près de 84 millions de visiteurs en 2014, la France est la première destination de vacances au monde. Et si tous ces touristes ne viennent pas en voiture, il n'en demeure pas moins que des millions de véhicules de toute l'Europe posent leurs roues sur nos routes durant la saison estivale (que la France soit la destination des vacances ou qu'il s'agisse juste de circulation de transit). A cette occasion, Caradisiac a mandaté l'institut Harris Interactive pour savoir ce que les automobilistes français pensaient des conducteurs des pays limitrophes : Allemands, Anglais, Belges, Espagnols, Hollandais, Italiens et Suisses. Et vous allez constater que les préjugés, bons ou mauvais, ont la vie dure.


A la question « D'une manière générale, considérez-vous les conducteurs de ces pays comme de très bons, assez bons, assez mauvais ou très mauvais conducteurs ? », les automobilistes français ont répondu :


 

 

Très bons

ou bons conducteurs

Assez mauvais

ou très mauvais conducteurs

NSPP

1

Suisses

80,2 %

16,7 %

3,1 %

2

Allemands

75,3 %

21,4 %

3,3 %

3

Anglais

72,5 %

24,4 %

3,1 %

4

Hollandais

71,7 %

25,1 %

3,2 %

5

Belges

69,3 %

27,6 %

3,1 %

6

Français

51,1 %

45,9 %

3,0 %

7

Espagnols

47,2 %

49,3 %

3,5 %

8

Italiens

40,5 %

56,4 %

3,1 %


Les Suisses sont considérés comme les meilleurs conducteurs par les Français (plus de 80% d’opinions favorables), juste devant les Allemands (75%)

Les automobilistes suisses sont clairement les plus appréciés des Français, et particulièrement des femmes (82 % d'opinions positives, contre 78 % aux hommes). Les Helvètes bénéficient d'une belle image auprès des « 45 ans et plus » (84 % les classent parmi les bons conducteurs), et sont plébiscités dans un quart nord-ouest, avec 88 % d'avis favorables. Une valeur qui passe à 74 % dans le nord-est, ce qui reste excellent. Logiquement, c'est en Suisse que l'on trouverait, selon les Français, le plus fort taux de très bons conducteurs : 9,6 %. Proportion quasi-identique chez les Allemands (9,2 %) deuxièmes du classement. On relève juste que c'est dans le nord-est, donc près des zones frontalières, que les avis se montrent (légèrement) plus nuancés à leur égard : près de 27 % d'avis négatifs, soit près du double par rapport au quart sud-ouest. Y aurait-il une forme de rivalité avec le voisin ? Ou, plus simplement, peut-être que le fait que les automobilistes du nord-est côtoient davantage les Allemands sur les routes les amène t-il à modérer leur jugement.

Anglais, Hollandais et Belges ont la cote...

Malgré un volant « du mauvais côté » qui peut leur compliquer la tâche sur nos routes, les Anglais complètent le podium. Ils sont, comme les Suisses, assez appréciés des conductrices (75 % de bonnes opinions, contre 69 % pour les hommes) et, à la différence des Allemands, bénéficient d'une cote d'amour très également répartie dans tout l'Hexagone (voire légèrement supérieure dans le sud-ouest). Les Hollandais, conducteurs réputés calmes (l'effet caravane, peut-être ?), bénéficient d'un avis aussi positif chez les hommes que chez les femmes et ont la cote dans le sud-ouest (près de 83 % de bonnes opinions, contre 64 % dans le nord-est). Ils se voient talonnés par les Belges, qui recueillent plus de suffrages dans le nord-ouest (près de 77 %) que dans le nord-est (60 %). Logiquement, c'est aussi dans le nord-est qu'on les qualifie le plus souvent de « très mauvais conducteurs » (10,6 %, contre seulement 1,9 % dans le nord ouest).

 ... quand les Espagnols et les Italiens sont considérés comme les plus mauvais conducteurs

Le bas du tableau met cap au sud, avec des Espagnols que près de la moitié des Français trouvent mauvais conducteurs. Un avis répandu chez près de 55 % d'hommes et 44 % de femmes. Le plus vexant, c'est que c'est dans le sud ouest, donc près des zones frontalières, que l'on critique le plus les Ibères : 55 % d'avis négatifs, mais 47 % dans le nord ouest.

Les Italiens ferment la marche, avec la particularité d'être considérés mauvais conducteurs par une large majorité des Français. Seuls 37 % des hommes interrogés leur accordent un satisfecit (et 44 % des femmes) Et l'on relève que seuls 35 % des personnes âgées de 60 ans et plus les trouvent bons, alors que les mêmes apprécient les Hollandais à 74 %. Ce sont les automobilistes d'Ile-de-France qui goûtent le moins de croiser des Italiens sur la route : près de 63 % les trouvent mauvais au volant. Et si l'on considère les zones frontalières, l'on note que les habitants du sud-est désapprouvent le style de conduite italien dans 56 % des cas (contre 20 % à la conduite suisse). Sévère !

Les Français sans indulgence envers eux-mêmes

Et les Français, dans tout ça ? Se sont-ils bien regardés ? Il se trouve que oui et, contrairement à l'image arrogante qui pourrait transparaître à l'analyse des résultats évoqués ci-dessus, les automobilistes tricolores font preuve d'une certaine lucidité sur eux-mêmes. 51 % d'entre eux qualifient leurs compatriotes de bons conducteurs, et 46 % de mauvais. Une position étonnamment équilibrée, finalement. L'on note que les hommes se montrent un peu plus sourcilleux que les femmes (près de 49 % d'opinions négatives, contre 43 %), et que c'est dans le quart nord-ouest que les Français « s'aiment » le plus (près de 59 % des sondés y estiment les Français bons conducteurs) alors que c'est dans le sud-est que l'on se juge avec le moins d'indulgence (seulement 45 % de bonnes opinions). Il faut dire, sans vouloir vexer personne, que le code de la route bénéficie d'un respect parfois tout relatif en région PACA…


Enquête réalisée en ligne par l'institut Harris Interactive du 15 au 16 juillet 2015. Echantillon de 1 142 individus issus de l’access panel Harris Interactive, représentatifs de la population Française âgée de 18 ans et plus, possédant un permis de conduire. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle de l’interviewé et région.