Avec de telles données en main, on comprend mieux pourquoi les doublettes font recette. Vous avez une DS5 et vous voulez rouler avec les mêmes numéro que notre Président ? Pas de souci, l'usurpation, c'est maintenant. Commandées sur internet, les journalistes ont ainsi réussi à se faire livrer des plaques sans la moindre vérification de documents. Sur un panel de huit enseignes, deux ont réclamé des justificatifs, et une seulement a refusé d'éditer des plaques face à un certificat d'immatriculation "contrefait et incohérent".


Chez les professionnels hors internet, c'est mieux. Sur les dix testés, tous ont refusé de délivrer une plaque sans justificatif. Avec une copie de carte grise et un numéro d'immatriculation fantaisiste, un sur dix a refusé de fournir les plaques. Mais avec un faux certificat provisoire d'immatriculation, tous les professionnels ont accepté d'éditer des plaques frauduleuses. "Les éditeurs de plaques ne sont pas formés à reconnaître les faux documents, cela ne fait pas partie de leur métier", constate Auto Plus.


Au bilan, le verdict du magazine est sans appel : "Aujourd'hui, faire faire une fausse carte grise ou usurper des plaques est à la portée de n'importe quel individu mal intentionné. l'Etat doit légiférer au plus vite pour un meilleur contrôle de la vente des plaques". Et il y a effectivement urgence : les usurpations de plaques ou "doublettes" ont augmenté de 40% entre 2009 et 2010. Selon les assurances, il y aurait entre 300.000 et 400.000 fausses plaques en circulation.