Suivant la nationalité du conducteur, le tarif pour louer un véhicule sur Internet peut varier du simple au double. Cocorico : le Français paierait plus cher qu'un autre européen. Explications.


En cette période estivale, louer une voiture est bien pratique... à condition de ne pas se faire avoir.

Europcar, Goldcar, Sixt, Enterprise, Hertz et Avis sont aujourd'hui sur le devant de la scène, mais pas pour de « louables » raisons. Les six enseignes ont reçu une lettre de mise en demeure le 23 juillet dernier de Bruxelles, dans laquelle la Commission pointe du doigt des pratiques tarifaires « discriminatoires » pour le consommateur européen qui, selon son pays de résidence, « ne peut pas accéder aux meilleurs offres sur Internet ».


Ainsi, selon certaines plaintes reçues par l'exécutif européen, un Allemand souhaitant louer un véhicule en Grande-Bretagne payerait jusqu'à deux fois plus cher qu'un Britannique. Et pour nous Français, le constat n'est pas plus glorieux si l'on en croit les simulations effectuées par les journalistes de France 2.


Test : en France, le conducteur français loue son véhicule plus cher qu'un Allemand

Les six loueurs pointés du doigt sont accusés d'adapter leur tarification en fonction de la nationalité de leur client, ce qui est totalement interdit par la réglementation européenne. Sans citer les deux loueurs, la rédaction de France 2 a fait le test en réservant un véhicule pour une semaine au départ de Marseille.

  • Pour une Fiat 500, le Français payera 190 euros... contre 157 euros sur le même site de location en version allemande, soit 33 euros de moins.

  • Pour une Renault Mégane sur le second site, le Français payera 354,40 euros... contre 299,53 euros pour le conducteur allemand. Encore mieux : si le Français est limité à 1750 kilomètres, l'Allemand payera 55 euros de moins... tout en ayant droit au kilométrage illimité !


Selon le magazine Challenges, pour identifier la nationalité du client et lui proposer les prix correspondants, le loueur utilise l'adresse IP des clients... ou mieux, sa carte de fidélité.


Hertz, Avis et Europcar refusent de régulariser la situation

Après plusieurs plaintes de consommateurs et le peu de réponses satisfaisantes des loueurs, Bruxelles a donc décidé de réagir, en rendant publique cette lettre de mise en demeure après le refus d'obtempérer de Hertz, Avis et Europcar.

Pour l'heure, Sixt a déclaré dans un communiqué « appliquer les règles européennes » . Quand à eux, Goldcar et Enterprise ont annoncé leur volonté de « régulariser la situation » au plus vite. La Commission européenne leur a laissé jusqu'au 30 août prochain pour corriger le tir.