Il est vingt-deux heures, l’heure est sérieuse.


La place de l’industrie en France est redevenue une question de première importance et au cœur de nombreux débats, souvent vifs. Dans son communiqué, le Cercle de l’Industrie explique notamment : « L’industrie française représente 85 % de la dépense privée en R&D et 80 % des exportations. Elle offre de nombreux débouchés, malheureusement occultés par les difficultés majeures que traversent certaines branches d’activités ou entreprises. De plus, la France peut s’enorgueillir d’être un leader mondial dans de nombreux secteurs industriels et de disposer de champions qui se battent sur les marchés à l’international. L’industrie contribue donc significativement à la compétitivité, à la croissance et à la création d’emplois. Elle est l’avenir de notre pays. Il est essentiel de le rappeler. » Qui dit industrie dit notamment industrie automobile. Et qui dit industrie pense politique industrielle et, plus largement, politique économique.


Le Cercle de l’industrie conclut son communiqué en expliquant vouloir contribuer activement aux réflexions en cours du gouvernement sur la place de l’industrie en France et la façon de la promouvoir. Ici aussi, dans Minuit chicanes, nous voulons contribuer à cette réflexion et, plus généralement, à la réflexion de tout un chacun sur la place que l’industrie, et notamment l’industrie automobile, peut occuper en France.


Apportons donc quelques modestes réflexions, à discuter évidemment :

- l’industrie française ne peut se concevoir aujourd’hui qu’à l’échelle européenne ce qui nécessite une réflexion européenne sur la question sans qu’aucun pays européen ne se trouve lésé ;

- l’industrie doit se concevoir au sens large car la plupart des services ne sont rien sans une industrie forte qui permette leur développement, bref industrie et services vont ensemble ;

- les nouvelles technologies, leur maîtrise et leur développement, relèvent pour la plupart de l’industrie ce que l’on oublie parfois ; ainsi le secteur du numérique florissant est-il entièrement dépendant de l’industrie.


Et concluons provisoirement en prenant position en faveur d’une industrie européenne et française conséquente. Il est temps d’agir avant de passer « le panneau trop tard ».