Philippe Varin, directeur général de PSA, l'avait prévenu au Salon de Francfort : le groupe a « un problème de compétitivité » face « à une croissance réduite, voire très réduite dans les mois à venir » et qu'il fallait « prémunir d'un éventuel retournement des marchés ». Le message est donc clair : il faut réduire les coûts, ce qui passe par une diminution du personnel.

10 000 emplois sur la sellette

Hier se tenait donc un comité central d'entreprise extraordinaire avec pour sujet central l'avenir des sites de la région parisienne d'Aulnay-sous-bois et de Melun-Sénart. Pour ce dernier, dont la fermeture a déjà été annoncé l'année dernière, 180 employés seront dans l'obligation de choisir un autre site, à l'exception de celui d'Aulnay qui connaîtra aussi une forte réduction de ses effectifs comptant aujourd'hui 3 600 salariés : selon Les Échos, 300 postes intérimaires sur un total de 350 ne seront pas renouvelés venant s'ajouter aux départs volontaires qui seront proposés à 115 salariés en CDI et confirmant les propos de Philippe Varin : « le recours à la sous-traitance et à l'intérim nous offre de la flexibilité ». Mais pour les syndicats, CGT en tête, c'est une nouvelle étape vers une fermeture complète du site l'année prochaine après les élections.

Mais ça n'est pas tout : selon La Tribune, ce sont tous les intérimaires de PSA qui seraient menacés, soit 10 000 emplois et 10% du total des effectifs français. II faudra attendre la confirmation fin octobre et les rapports de 50 groupes de travail ayant pour mission de trouver des solutions pour réduire les coûts mais les syndicats ne cachent pas leur inquiétude.

En cinq ans, le personnel français de PSA aura diminué de 20%, passant maintenant sous la barre des 100 000, et ne représente désormais plus que 50% de l'effectif mondial, contre 80% au début des années 1990.

Parallèlement, quelques jours après avoir présenté la Peugeot 308 tricorps en Chine, PSA a annoncé le développement d'une berline compacte à prix réduit qui devrait être commercialisée à partir de mars 2013 dans les pays dits émergents. Plus qu'un simple modèle, il s'agira en fait d'une véritable gamme avec une version cinq portes prévue pour 2014, ainsi qu'un break et qu'un véhicule tout chemin, conçue sur la base d'une citadine du segment B pour réduire les coûts au maximum.

« Ce sera notre première voiture mondiale » a confié Guillaume Faury, responsable de la recherche et du développement du groupe, à La Tribune. Elle sera produite à l'usine de Vigo, en Espagne, pour l'Europe du Sud et l'Afrique du Nord, mais aussi en Chine, en Amérique du Sud et en Inde pour les marchés locaux.