Ce que l'on peut constater, avant d'entrer dans le sujet, c'est que les chiffres des salaires sont sur la place publique. Alors, allons-y : le patron de PSA Peugeot-Citroën, Carlos Tavares, a perçu, en 2014, un salaire supérieur à 2,7 millions d'euros. Une partie de cette somme, 1,6 million vient du versement d'une part variable. Une variable liée à l'état de la trésorerie opérationnelle de l'entreprise. Or, PSA a renfloué cette trésorerie opérationnelle. Plus précisément, celui qui est devenu membre du directoire de PSA au 1er janvier, avant d'en prendre la présidence au 31 mars 2014 a perçu un salaire fixe de 1.131.394 euros et une part variable de 1.615.919 euros.


Il faut dire que les objectifs ont été tenus : le constructeur français, qui a évité la faillite grâce à l'arrivée de l'Etat et du groupe chinois Dongfeng dans son capital a aussi commencé à redresser ses comptes en 2014, en divisant par quatre sa perte nette. Alors quoi ? Alors le syndicat CGT a, lui, une autre vision de la réalité. La dernière hausse de salaire pour les salariés remonte à mars 2012, de l'ordre de 43 euros bruts par mois. Et l'entreprise n'accordera aucune augmentation générale des salaires en 2015, pour la troisième année consécutive. Comparaison n'est pas raison mais lorsque l'on met ces deux conjonctures en opposition, forcément, on ressent comme un choc thermique.


Pour explication et éclairage, le groupe tricolore précise que son patron est l'un des moins bien lotis d'un CAC40 tout juste retrouvé. Et puis les versements aux salariés - intéressement, participation et part variable, pour ceux qui en ont - ont été multipliés par quatre au terme de l'exercice 2014. Les peu ou prou 57.000 collaborateurs, enfin, ont eu la joie de toucher en moyenne une prime proche de 1.100 euros.