Les syndicats bien conscients des critiques d'immobilisme et d'opposition systématique formulées généralement à leur encontre ont choisi dans le dossier PSA de proposer leurs solutions aux problèmes du groupe. En se basant en partie sur les conclusions du rapport Secafi, voici les plans respectifs de la CGT et de la CFDT:


La CGT se base sur le rapport Secafi pour affirmer que le coût de la fermeture d'Aulnay et des 8000 suppressions d'emplois estimée à 250 millions d'euros plomberait les comptes de PSA et que le rétrécissement de la gamme ainsi que l'affaiblissement des capacités du secteur Recherche & Développement (1400 suppressions de postes) n'auraient que des effets néfastes sur le groupe.

Partant de là, la CGT veut « récupérer » 1,5 milliard d'euros sur les 6 milliards que l'entreprise a versé en dividendes depuis 13 ans à la famille Peugeot et aux sociétés satellites du groupe afin de relancer les projets suspendus comme l'hybride rechargeable et conserver une R&D active. La CGT demande également de revoir à la baisse les retraites-chapeaux des anciens dirigeants ainsi que la rémunération de l'actuel PDG.

Sur le plan industriel, la CGT veut sauver Aulnay grâce à une meilleure répartition de la production en Europe. Les prévisions du groupe font état d'une hausse de la production en 2016/2018 d'environ 2 millions d'unités mais si l'on ferme le site d'Aulnay, les capacités de production seraient alors insuffisantes pour répondre puisque les usines de Madrid, Trana (Slovaquie), Sochaux et Vigo fonctionneraient à plus de 120% sur 2 équipes. La CGT estime qu'en répartissant mieux la production, il est possible d'inclure les sites d'Aulnay et de Mulhouse. Ce plan ne représenterait pour la CGT qu'un investissement de 94 millions d'euros à opposer aux 250 millions que représente le plan Varin.

Pour finir, la CGT estime que PSA doit déduire de ses 8000 suppressions d'emplois calculées en mai, les postes libérés lors du plan de départs volontaires qui s'est terminé en juillet.


La CFDT de son côté, table sur du chômage partiel mais surtout une réduction temporaire du travail à 32h/semaine (payées 35) à Poissy afin d'accroître l'ouverture de postes pour les salariés d'Aulnay dont la moitié des effectifs doit être transférée sur ce site après la fermeture de leur usine en 2014. La CFDT parle d'instaurer le même système à Rennes, le surcoût de ces 32h payées 35 serait absorbé par la réduction de 10% des coûts des licenciements. Tout cela en attendant le rebond de la production attendu lorsque C5 puis 508 seront renouvelées à partir de 2016.