Les chiffres sont sans pitié. En 2007, PSA a enregistré 885 millions d'euros de bénéfice. En 2008, le groupe français vient d'annoncer hier avoir accusé des pertes de 343 millions d'euros, avec une baisse de 7,4% de son chiffre d'affaire, à 54,3 milliards d'euros, très loin des prévisions des analystes qui s'attendaient à des profits de l'ordre de 185 millions d'euros. Et 2009 ne s'annonce pas non plus sous de bons auspices.

L'année 2008 avait pourtant bien commencé, avec un chiffre d'affaire au premier semestre en hausse de 32% par rapport à celui de 2007. Mais c'est au second que tout a basculé. Le marché automobile européen a d'abord reculé de 25,8% en novembre, puis de 17,8% en décembre. Plus de ventes donc augmentation des stocks, donc réduction drastique de sa production, autant de facteurs ayant un impact très négatif sur la rentabilité. Au final et malgré un maintien de sa part de marché que ce soit dans le monde ou en Europe, PSA accuse une baisse de 4,9% de ses ventes mondiales pour l'année 2008, avec 3,26 millions de véhicules écoulés.

Mais PSA, deuxième constructeur automobile européen, ne pourrait pour autant pas avoir encore touché le fond. Son dirigeant, Christian Streiff, vivement critiqué, vient en effet d'annoncer une baisse probable de 20% des ventes en 2009, avec un premier semestre particulièrement difficile, notamment à cause des marchés des pays émergents, tels que Brésil, Chine et Russie, suivant maintenant les mêmes tendances en recul que le marché européen. En fait, il ne s'attend pas à renouer avec la rentabilité avant... 2010, 2009 étant d'ores et déjà considérée comme "une année de perte".

En attendant, un programme de gestion de trésorerie, appelé Cash 2009, a été mis en place, mais dont les effets "ne suffiront pas à compenser la chute des marchés et les coûts de restructuration du groupe". Cependant, le prêt de 3 milliards d'euros consenti par l'Etat devrait permettre au groupe de se restructurer, en échange de la garantie de ne pas procéder à un plan social ni fermer des usines sur le territoire en 2009. Néanmoins, le directeur financier de PSA, Isabel Marey-Samper, a déclaré s'attendre au départ volontaire de 11 000 salariés, tandis que des postes à l'international devraient être supprimés.

Enfin, pointés du doigt, les dividendes aux actionnaires reflèteront, selon Christian Streiff, "la forte dégradation des résultats du groupe et de l'environnement économique".