En ce moment, au Venezuela, on a plutôt intérêt à avoir son livre de compte à jour afin de pouvoir justifier rubis sur l'ongle ses tarifs à l'étal. Car le gouvernement local s'est lancé dans une campagne de pression fiscale contre des fabricants et distributeurs accusés de spéculation. Ceci sur fond d'aggravation de la situation économique, qui se traduit par une inflation de plus de 54% et des pénuries de devises et de produits alimentaires ou de consommation courante. De fait, ça contrôle sec. Dernière victime en date, la General Motors.


Le gouvernement vénézuélien a ainsi annoncé avoir infligé une amende à la compagnie automobile américaine General Motors (GM), accusée d'"usure" et de prix exorbitants pratiqués dans la commercialisation de véhicules et pièces détachées. Une amende de 500.000 bolivars (80.000 dollars au change officiel) a donc été décidée après avoir constaté que l'entreprise pratiquait une sur-tarification pouvant atteindre 400%, a annoncé le ministre des Industries Ricardo Menendez. Un constat établi in situ puisque ledit ministre tire ses conclusions d'une inspection qu'il a conduite dans une usine d'assemblage de GM à Valencia, dans le nord du pays.


"Nous avons mis au jour des marges qui doivent être qualifiées d'usurières", a assuré le ministre sur l'antenne de la télévision publique. M. Menendez a également expliqué que ses services enquêtaient sur la destination des dollars assignés à l'entreprise pour l'achat de pièces détachées et l'assemblage de véhicules, alors que le pays impose depuis 2003 un strict contrôle de l'accès aux devises. Les ennuis ne sont donc pas finis pour le constructeur américain.


Par ailleurs, le président vénézuélien Nicolas Maduro doit recevoir du Parlement des "pouvoirs spéciaux" lui permettant de gouverner par décret pendant un an pour affronter une "guerre économique" déclenchée selon lui par "la bourgeoisie et l'impérialisme".