Objectif des pouvoirs publics, passer sous la barre des 3000 morts sur les routes à l’horizon 2012. Après une année 2009 aux résultats décevants car marquée par 4262 décès contre 4275 en 2008, l'heure est donc à l'action. Dans cette optique, le Comité interministériel de Sécurité routière, présidé par le Premier ministre François Fillon, a rendu publiques aujourd’hui quatorze mesures visant essentiellement la lutte contre les excès de vitesse, l’alcoolémie et l’usage de stupéfiants au volant. Revue de détails.

Côté vitesse

Des radars plus nombreux, mais un signalement plus aléatoire. Quelques 800 radars fixes supplémentaires seront déployés au bord des routes d’ici à la fin 2012. Nouveauté d’importance, lesdits radars seront désormais annoncés par des panneaux implantés de façon aléatoire un à deux kilomètres en amont contre 400 mètres aujourd’hui, et comporteront la mention « contrôle radar fréquent », signifiant ainsi l’éventualité de contrôles mobiles complémentaires dans la zone. Même démarche pour les radars déjà existants mais installés dans les lieux considérés comme les plus accidentogènes. Les panneaux actuels seront alors démontés, remplacés par les modèles évoqués plus haut. Des contrôles mobiles seront là encore régulièrement réalisés, ceci pour "éviter le petit coup de frein suivi de la ré-accélération devant le radar fixe", a expliqué le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau.

Apparition de radars-tronçons. A partir de 2011, une centaine de dispositifs de mesure de la vitesse moyenne reliés au système de contrôle automatisé seront installés. Parmi les parcours concernés devraient notamment figurer tunnels, ponts, abords des chantiers, zones sinueuses ou descentes dangereuses.

Côté alcool

Plus d'éthylomètres. 1800 éthylomètres embarqués supplémentaires pour les véhicules de police et gendarmerie, portant leur nombre total à 5000 à l‘horizon 2012. D’autre part, les débits de boisson habilités à vendre de l’alcool seront incités à mettre à disposition de leurs clients des éthylotests chimiques ou électroniques. Mais la mesure ne revêtira aucun caractère obligatoire, le CISR annonçant simplement une campagne de sensibilisation à destination des patrons de bars. Mieux que rien…

Côté stupéfiants

Développement du test salivaire. L’ambition des pouvoirs publics est de pratiquer 100 000 tests salivaires annuels, contre 63 500 l’an passé (dont plus du tiers se sont révélés positifs). Si le résultat s'avère positif, le coût de sa confirmation par l’intermédiaire d’une prise de sang, soit 300 €, sera désormais prise en charge par le contrevenant. Par ailleurs, le dépistage de drogue sera systématique en cas d’accident corporel, alors qu’il ne l’est aujourd’hui qu’en cas d’accident mortel.

Côté législation

Immobilisation du véhicule. En cas d’infraction grave - telle qu’un grand excès de vitesse, la conduite sans permis ou sans assurance, ou sous l’emprise d’alcool ou de drogue - le conducteur pourra voir son véhicule immobilisé et placé en fourrière pour une durée maximale de 7 jours sur simple décision préfectorale.

Enfin, le CISR entend sécuriser davantage l’usage des deux roues en luttant contre le débridage, pratique qui concernerait la moitié des cyclomoteurs accidentés. A cette fin, il est prévu un contrôle technique périodique des cyclos tous les deux ans à partir de la deuxième année suivant la mise en circulation. Quant aux automobilistes qui voudraient goûter pour la première fois aux joies de la 125, ils devront désormais obligatoirement en passer par une formation de sept heures. Une mesure de bon sens.