L'Assemblée Nationale a voté. Entre les taxis et les VTC, il y a maintenant le rempart d'une loi Thevenoud qui veut à la fois moderniser la profession de taxi et encadrer l'exercice du métier des VTC. Chacun devra faire son chemin pour rejoindre l'autre à un point de rencontre pour faire la paix des braves. Ceci dit, au vu des dispositions, ont peut d'ores et déjà dire que ce n'est pas gagné.


Le point sensible de la démarche dite de la « maraude électronique » restera en effet difficile à appliquer. Ainsi, si le texte veut permettre aux taxis d'être géolocalisés, avec la création d'un "registre de disponibilité des taxis" géré par l'Etat, sur la base du volontariat et sans surcoût, le même interdit aux voitures de transport – et non plus tourisme - avec chauffeur de faire usage de cette technologie, sous peine de 15 000 euros d'amende et un an d'emprisonnement. Pas moins ! Pour les VTC, ce sera marché des courses avec réservation préalable sinon rien. Au passage, cela signifie aussi que prendre des clients à la volée dans la rue relève en effet de la prérogative des seuls taxis. 


Un satisfecit a aussi été donné aux taxis : les VTC ne pourront, après une course et dans l'attente d'une nouvelle réservation, stationner dans les aéroports ou aux abords des gares. Ils seront tenus "de retourner au siège de l'entreprise ou dans un lieu, hors de la chaussée, où le stationnement est autorisé". Maintenant, lesdits taxis pourront se doter d'une couleur unique définie par les autorités locales et qui déterminera leur zone de compétence. Les chauffeurs devront également se doter d'un terminal de paiement par carte bancaire. Enfin, le texte veut mettre un terme au statut de locataire de voitures de taxi et aux pratiques de rachat de licences. Mais concernant cette intention, aucun délai n'a été envisagée pour son application. Le texte est à présent parti au Sénat pour examen.