La semaine passée, Patrick Bailly, membre de la section affaires économiques du Conseil Economique, Social et environnemental (CESE), situé à Paris, a présenté un avis sur la filière automobile intitulé Filière automobile : comment relever le défi d’une transition réussie ? Cet avis porte sur différentes voies pour redresser et rééquilibrer la filière automobile. Patrick Bailly a identifié plusieurs axes pour répondre à la question posée.


1. Préparer le futur en répondant aux préoccupations environnementales et aux défis techniques


Pour cela, Patrick Bailly préconise premièrement une consolidation de l’effort de R&D et d’innovation et, deuxièmement, de préparer le véhicule du futur. Pour préparer l’automobile de demain, il conviendrait ainsi « d’accélérer l’émergence d’un marché du véhicule décarboné, d’encourager les progrès dans le domaine des véhicules électriques et hybrides mais aussi le développement du carburant vert, de favoriser le développement d’une économie circulaire pour les matières premières tirées du recyclage ».


2. Répondre aux défis de la concurrence mondiale et maintenir la compétitivité de la filière française


C’est d’abord par le maintien d’un « marché socle » et d’une production nationale qu’il sera possible de répondre aux nouveaux défis, selon le rapporteur. Mais ce maintien passe par une « stratégie industrielle communautaire ». La réponse à ces défis passe, ensuite, par la mise en cohérence des atouts de la filière par la refondation d’une politique industrielle nationale et, enfin, par le développement d’une approche territoriale. Ce qui signifie, selon Patrick Bailly, que la mobilité durable doit être mise au centre d’une nouvelle conception des politiques publiques locales.


3. Relever le défi de l’emploi et de la formation


Pour le CESE, « les conditions de soutenabilité du maintien d’un niveau significatif de conception et de production en France sont au centre d’un véritable dialogue social qui doit impérativement intégrer la problématique de redressement de notre compétitivité ».


Ce défi passe aussi par le maintien d’une formation initiale et continue de « haut niveau » et par l’amélioration de l’image de la filière. Pour améliorer son image, la filière « doit retrouver une capacité à se projeter dans l’avenir » ce qui sera possible si une clarification du projet sociétal autant qu’industriel et commercial est effectuée. L’avis conclut : « si une action nationale de communication visant à une restauration durable de l’attractivité des métiers doit être mise en œuvre, son succès dépendra de la crédibilité des perspectives de la filière française affichées à cette occasion ».


Parmi toutes ces pistes préconisées, nous retiendrons notamment l’appel à la mise en place d’une stratégie européenne industrielle. L’ensemble des questions actuellement posées aux pays et aux citoyens européens tourne d’ailleurs autour de la mise en place de stratégies communes. De ce point de vue, l’automobile et son économie est aussi représentative de défis plus généraux.


Un avis du CESE milite pour une stratégie européenne industrielle pour la filière automobile