Nous vous en avions déjà parlé dans Caradisiac, Rolls-Royce a développé un prototype électrique de sa Phantom, baptisé 102 EX. Présentée au moins de mars dernier au Salon de Genève, la belle effectue en ce moment même un tour de monde afin de prouver la crédibilité du projet et de convaincre les clients de la marque. Malheureusement, ce ne sont pas leurs retours jusque là mitigés qui vont faciliter la tâche du constructeur britannique.

Pourtant, sur le papier, le moteur électrique de cette Phantom est loin d'être ridicule face à son homologue thermique : une puissance de 395 ch, et un couple de 800 Nm disponible immédiatement (contre 460 ch et 720 Nm avec le V12 BMW). Dans la pratique, les journalistes du Figaro Magazine ont notamment souligné la force et la facilité avec laquelle la 102 EX se meut, malgré un poids proche de trois tonnes (soit 200 kg de plus que la version essence). Le 0 à 100 km/h est effectué en 8 secondes, ce qui n'est pas une mauvaise performance en soi pour un tel véhicule, bien que loin des 5,9 secondes que met la Phantom classique.

Le problème inhérent à tout véhicule électrique aujourd'hui reste l'autonomie. L'anglaise propose une autonomie maximale de 200 km, avec une conduite très souple. Un chiffre qui est assez faible pour une grande routière comme la Phantom, peu adaptée à une utilisation urbaine. Il faut vingt heures pour la recharger entièrement avec une prise de courant classique (huit heures avec du triphasé). Toutes ces contraintes relatives aux limites de la technologie actuelle n'aident pas à crédibiliser le projet d'une Rolls-Royce électrique.

Pour autant, cette Phantom possède toutes les caractéristiques qu'une Rolls-Royce se doit d'avoir : souplesse, raffinement, confort, silence. Mais il reste encore à résoudre les problèmes de l'autonomie et du temps de recharge, car nul doute que le seul argument de l'économie faite grâce à la motorisation électrique est insuffisant aux yeux des richissimes acheteurs.



Source : Le Figaro Magazine.