Ce n'est un secret pour personne, l'industrie automobile va mal. Les ventes sont en chute libre et les trois grandes marques nationales ont vraiment du mal à faire face à la concurrence étrangère, et plus particulièrement allemande. L'ACSIA (Association des collectivités sites d'industrie automobile) avait rédigé avant les élections un livre blanc, sorte de compilation de suggestions destinée à l'Etat pour les futurs projets de loi, dans lequel certaines mesures proposent de modifier la fiscalité sur les gros véhicules polluant, pour "regagner 500 000 véhicules par an" made in France.

L'un des principaux acteurs de ce livre blanc n'est autre que Pierre Moscovici, actuel ministre de l'économie. On peut y lire par exemple que la relance de l'industrie automobile française ne peut se faire qu'en "renouvelant l'approche du marché par les segments B, B2 et M1". Déjà, en ne lisant que ça, on comprend en partie que les constructeurs haut de gamme ne seraient plus les bienvenus sur notre marché.

Mais La Tribune nous rapporte une phrase assez évocatrice qui ne laisse plus de place au doute : "rendre le marché français plus clairement hostile (fiscalement en particulier)aux véhicules gros émetteurs de carbone et encombrants". Une mesure protectionniste déguisée en proposition de loi en faveur de l'écologie, voilà ce qu'on pourrait retenir de ce livre blanc qui garde comme objectif principal la relance de l'industrie automobile française. Le livre blanc confirme par ailleurs qu' "un travail sur les réglementations vis-à-vis des normes écologiques à l'importation s'imposera inéluctablement". Le titre du livre blanc lui-même suffit à résumer la situation et la voie que pourrait suivre notre gouvernement dans les mois qui suivent : "Enrayer le déclin du site automobile France".

Le problème reste que vouloir taxer les véhicules dits polluants et encombrants ne sera pas forcément suffisant. La concurrence est très dure aussi sur les segments cités plus haut, avec les marques coréennes qui cartonnent dans l'hexagone. Ne faudrait-il pas plutôt penser à l'innovation et la prise de risque plutôt qu'à la fermeture et à l'enclavement ?