Il y a moins de dix ans, cette information aurait tenu de la science-fiction : au mois de novembre, une voiture a bouclé un trajet de 4 000 km sur les routes de l'hexagone sans intervention du conducteur. Et cette voiture, les lecteurs de Caradisiac la connaissent, puisque nous avons pu prendre place à bord début octobre pour un test grandeur nature dans l'agglomération bordelaise.

Ce prototype mis au point par l'équipementier français Valeo utilise un scanner laser intégré dans le bouclier et qui analyse en permanence ce qu'il se passe à l'avant du véhicule. Couplé au régulateur de vitesse, le « cerveau » de l'auto adapte sa vitesse et ses interdistances aux conditions de circulation sur voie rapide : accélération, freinages, changements de voie et virages sont entièrement gérés par la machine, en douceur et en souplesse, dégageant le « conducteur » de tâches pas franchement passionnantes.

Et c'est ainsi que de jour comme de nuit, aux allures légales maximales autorisées et jusqu'à 130 km/h, la voiture Valeo a pu boucler son tour de France en partant de Paris et en ralliant notamment Caen, Brest, Bayonne, Valence, Beaune, Strasbourg et Calais.

Constructeurs et équipementiers sont fortement engagés dans le développement d'équipements de ce type, avec pour ambition de les voir se généraliser à partir de 2020. Citons aussi les voitures autonomes de Google, qui roulent aux États-Unis depuis 2009 et n'ont connu que 16 accidents en près de deux millions de kilomètres, dont aucun ne serait imputable à la machine: à chaque fois, il s’agirait de la conséquence d’erreurs commises par les autres usagers de la route. Récemment, une des Google cars a d'ailleurs été verbalisée pour excès de lenteur. L'objectif, tel que résumé par un responsable de Volvo dans une déclaration interrogé à ce sujet par l'AFP, est d'obtenir « une technologie si fiable que le constructeur pourra dire à ses clients que quand ils sont en mode autopilote, ils ne sont plus responsables en cas d'accident ». Sacré programme.