Il faut dire que l’axe routier qui est arpenté par 70.000 véhicules par jour en moyenne est situé à moins de 300 mètres du centre-ville. A se demander comment on a pu en arriver là, mais ce n’est pas ici la question et, d’ailleurs, il y a d’autres cas en France. Justement, il faut observer celui-ci de près car il pourrait faire jurisprudence.

Le maire de Valence dans la Drôme, Nicolas Darangon qui est membre de ce que l’on appelle à présent Les Républicains veut par cette diminution de la vitesse des véhicules réduire cette pollution. Car il est bien connu que plus la vitesse moyenne est basse, moins il y a d'émissions. Et il est motivé : «il est urgent d'engager des mesures significatives pour préserver la santé des populations touchées par ces portions urbaines d'autoroutes», a insisté l’édile.

Ce genre de démarche fait florès. En janvier 2014, le gouvernement décidait de faire passer la vitesse sur le périphérique parisien de 80 à 70 km/h. De son côté, le maire UDI de Chamonix (Haute-Savoie) réclame une baisse de 90 à 80 km/h d'une portion de route au pied du Mont-Blanc.

A ce rythme, si l’on ose dire, entre sécurité routière et écologie, rouler à 90 km/h sur un axe secondaire sera l’exception et prendre 130 km/h sur autoroute un exploit. D’ailleurs au bout du bout, pourquoi prendre un grand ruban payant pour une moyenne qui se retrouverait quasi identique à la Nationale gratuite ?

Reste que cette annonce ravit une ministre de l’Ecologie qui a commenté ainsi la conjoncture : « cette initiative montre que les élus locaux sont conscients des enjeux et prêts à prendre leurs responsabilités pour lutter contre la pollution.» Et elle tombe bien, après la promesse d'annoncer à la rentrée des mesures de lutte contre la pollution de l'air sur la base des conclusions d’un rapport parlementaire chiffrant à près de 100 milliards d'euros par an le coût de cette pollution.

Enfin, Ségolène Royal a insisté que le fait qu'il fallait donner aux maires des grandes villes plus de liberté de manœuvre pour prendre des décisions comme la circulation alternée ou l'interdiction de sites urbains à la circulation en cas de pics de pollution. On n’a donc pas fini de faire des découvertes.