Vendre sa voiture est un moment assez stressant dans la vie d'un automobiliste. De façon plus ou moins inconsciente, la peur de se faire braquer, mais plus souvent celle de se faire arnaquer au moment du paiement, est présente. L'occasion pour nous de faire le point sur les astuces et méthodes pour sécuriser au maximum la transaction. Comment préserver sa sécurité d'une part, et comment être sûr de bien être payé d'autre part ? Voici nos conseils.


L'essai, un moment qui peut s'avérer délicat


Pour vendre sa voiture, dans 99 % des cas, pour ne pas dire 100 %, il faut la faire essayer. Et même si les cas restent rares (heureusement), le risque de se faire braquer existe, spécialement lorsque le véhicule vendu est typé luxe ou haut de gamme. C'est donc un moment pour lequel il faut s'entourer de certaines précautions.

Tout d'abord, veillez à recueillir les coordonnées des acheteurs potentiels qui viendront essayer votre voiture. Dans la mesure du possible, soyez accompagné par un membre de votre famille, connaissance ou ami, surtout si vous êtes une femme (c'est malheureux à dire, mais c'est un constat). Également, pour l'essai, vous pouvez donner rendez-vous à l'acheteur dans un endroit neutre et public. C'est plus rassurant.

À l'arrivée de l'acheteur, demandez-lui de vous montrer son permis de conduire. C'est d'une part une pièce d'identité, et cela permet de vérifier la possibilité de conduire en toute légalité, et d'être couvert en cas d'incident lors de l'essai...

Autre astuce, ne laissez jamais les clés sur le contact si vous sortez de la voiture, par exemple si vous avez commencé par conduire, puis laissez le volant. Coupez le contact, faites le tour de la voiture avec les clés en main et donnez-les à votre "essayeur" seulement lorsque vous vous rasseyez. Cela évitera qu'un petit malin mette les gaz avant que vous soyez installé.

Ce n'est qu'au moment de la transaction réelle, que nous vous conseillons d'effectuer dans un second temps, que vous pourrez donner votre adresse à l'acheteur, en ayant constaté son sérieux et sa crédibilité lors de l'essai.


Le paiement : les solutions pour ne pas se retrouver sans voiture ni argent


L'autre point clé de la transaction, pour le vendeur, est sans surprise le moment "gros sous". Après avoir fixé le prix de vente, avec ou sans négo, il faut s'assurer que l'acheteur vous présente un paiement fiable.

Le chèque de banque : c'est théoriquement le moyen le plus sûr et fiable de se faire payer. Car un chèque de banque, comme son nom l'indique, est émis directement par l'établissement bancaire de l'acheteur, après que la disponibilité de la somme sur ses comptes a été vérifiée. Et cette somme est bloquée pendant 1 an et 8 jours.

Mais un chèque de banque peut se révéler faux, falsifié, ou volé ! Il faut donc impérativement en vérifier la validité auprès de l'agence émettrice.

Notre conseil : demander un scan ou une photo du chèque de banque à votre acheteur, dès qu'il en prend possession. Ensuite, appelez l'agence bancaire émettrice pour lui demander si le chèque a bien été émis par elle. N'appelez pas le numéro présent sur le chèque (ce peut être un faux numéro qui vous amène vers un complice) mais cherchez vous-même les coordonnées de l'agence sur les pages jaunes ou sur le site internet de la banque. En procédant ainsi, vous pouvez effectuer les vérifications concernant le chèque de banque pendant les horaires d'ouverture des agences, et réaliser la vente même un dimanche.


Il faut par contre éviter comme la peste les chèques simples ou même certifiés. Ils peuvent être crédités sur votre compte puis ensuite se retrouver débités car sans provision ou volés.

Le virement bancaire est plus sûr, car un virement crédité ne peut plus être débité, mais cela nécessite que votre acquéreur ait votre RIB. Si vous lui avez aussi fourni la copie d'une pièce d'identité, il pourrait faire mauvais usage de ces documents avec usurpation d'identité à la clé. Enfin, il faut attendre toujours quelques jours avant qu'un virement soit crédité en dur sur votre compte. Un chèque de banque vérifié est donc au final plus sûr.


Le paiement en espèce : il est toujours possible entre particuliers, sans aucune limite de montant (contrairement à un paiement à un professionnel, où le montant est limité à 1 000 €). Mais nous vous conseillons de ne l'accepter que pour des sommes inférieures à 3 000 €. Pour ce mode de paiement, nous vous recommandons également de réaliser la transaction dans votre agence bancaire, qui pourra vérifier la validité des billets, et vous donner un reçu, qui prouvera la somme reçue en échange de votre voiture en cas de litige ultérieur.


Les nouveaux outils de paiement :


De nouveaux acteurs se sont lancés dans la sécurisation de la vente d'un véhicule d'occasion. Il s'agit de sociétés qui œuvrent sur internet ou sur des applications mobiles. Leur concept ? Bloquer l'argent sur un compte séquestre, un peu comme lors d'une transaction immobilière chez un notaire.

Ce type de paiement peut être demandé soit par l'acheteur, soit par le vendeur. Le principe est simple, l'acheteur verse le montant de la transaction par virement sur le compte de l'organisme. Il obtient un code. Ce dernier est transmis à l'acheteur au moment de la transaction, ce qui déclenche le paiement.

Avantages : les coordonnées des deux parties sont vérifiées au moment de l'inscription sur les plateformes (RIB, pièce d'identité, justificatif de domicile). Les fonds sont sécurisés. Le paiement est effectué par virement.

Inconvénients : il faut s'inscrire. Les frais sont assez élevés (entre 47 et 79 €, répartissables entre acheteur et vendeur), alors qu'un chèque de banque coûte en moyenne moins de 15 €.


Les plateformes existantes : depopass et paycar (google est votre ami...)


Après la vente


Vous aurez bien sûr pensé à barrer la carte grise, à la signer en mentionnant la date et l'heure de la transaction, ce qui vous couvre aussi en cas d'infractions commises par l'acheteur ultérieurement.

Et n'oubliez pas non plus de transmettre à la Préfecture le volet du certificat de cession qui lui est destiné, afin de signaler que vous n'êtes plus propriétaire de l'auto.