Trois supérieur à deux plus un ?


Tout d'abord sachez que WRC 3 tient enfin la route. Il tient la route dès que l'on ôte assez d'aides au pilotage pour se sentir investis dans le pilotage. Il tient la route dans sa vitesse d'animation qui vous donne enfin l'impression de frôler la mort dans les spéciales serrées, rapides et avec un dénivelé enfin digne du genre. 37 voitures seront à maîtriser et même si certaines semblent rouler strictement de la même manière, il y a assez de choix pour varier les plaisirs. La conduite n'est pas inintéressante au pad contrairement à WRC 1 et 2 et prend bien en compte la finesse du volant si vous en avez un. On en attendait pas moins.


Il est enfin regardable en vue interne même si les graphismes ne sont toujours pas un de ses points forts. Au moins il ne souffre plus brutalement de la comparaison avec la concurrence. Disons qu'on sent que ce n'est pas un jeu à grand budget, mais au moins on ne se dit plus tout le temps qu'on ferait mieux de ressortir Richard Burns Rally. On a envie de progresser dans le simili mode carrière qui malheureusement ne permets pas de participer à un réel championnat tel qu'il se déroule dans le monde du rallye.


WRC 3 : le test

WRC 3 : le test

 


On a envie de progresser dans l'intéressant mode « road to glory » qui vous défie au moyen de petites épreuves (parfois bizarres) et vous récompense de belles voitures comme la 205 turbo 16 ou la vicieuse R5 maxi turbo. Et bien d'autres d'ailleurs. Le mode multijoueur permet d'ailleurs de bien s'amuser entre amis ou inconnus mais c'est bien normal en 2012, à côté de ça pas de défi online original, d'alertes de perfs des amis ou de mode rival en vue. Du classique qui fait plaisir mais rien de neuf sous le soleil et si le multi assure il ne brille pas d'innovation.


Si l'on revient sur la conduite, l'élément le plus important, elle est réussie. Oh elle n'est pas parfaite, mais on peut enfin sentir ses freins, conduire avec le transfert de masse, bouger la voiture au gré de l'adhérence et surtout doser les gaz en sortie de courbe avec ce qu'il faut de volant pour tenir la dérive. Parfois la voiture semble un peu trop légère mais en général on est loin d'un simple jeu d'arcade sans peut être arriver au réalisme demandé par les accros du pilotage non plus. Pas simple pour WRC 3 mais au moins il faut l'avouer, la conduite est impliquante et le challenge réel. Pour ce qui est du copilote, pas de bug notable et on l'oublie vite (tout en l'écoutant), signe qu'il énumère ce qu'il faut pour le niveau d'exigence du jeu.


Toutes aides désactivées il est possible de se lancer dans d'interminables sous virage si l'on entre dans une courbe trop vite comme il est possible de finir à l'intérieur d'un virage en sortie de virage si l'ont trajecte n'importe comment et que l'on soude comme un scaphandrier. Par contre les quelques propulsions du jeu donnent un drôle de sentiment de conduite et si ce n'est pas très grave la discipline étant plutôt axée quatre roues motrices, c'est un peu dommage quand la R5 maxi turbo ou l'Escort RS 1800 sont disponibles.


WRC 3 ravive la flamme du rallye en nous, mais tout n'est clairement pas rose.


Attendre un an sa suite WRC 4 ?


Eh oui, pourquoi être la licence officielle du WRC si l'on ne peut même pas bénéficier au moins de tracés officiels. Avant les voitures ce sont les spéciales qui font la réputation du rallye, sa difficulté de tracé, ses bosses, ses surfaces qui évoluent avec une météo dynamique et ici rien de tout cela. Les tracés sont quelconques et imaginaires mêmes s'ils se sont nettement améliorés et la météo n'a rien d'un pari hasardeux lancé à la face du pilote qui hésiterait pour chausser telle ou telle monte pneumatique.


WRC 3 : le test

WRC 3 : le test

 


Niveau immersion on l'a dit, les graphismes sont un peu léger pour un jeu qui n'a sans doute pas bénéficié d'un budget d'un gros hit, le problème étant que votre portefeuille va sentir autant passer la facture car WRC 3 n'est pas bradé. A cela se rajoutent des sons qui s'améliorent mais restent tout de même rapidement lassants, mauvaise balance entre le bruit moteur, turbo, piste et la transmission, c'est dommage car le bruit c'est important.


Alors, on craque ou pas ?


Bref cet épisode s'est débarrassé de pas mal de reproches et s'il propose une conduite intéressante à défaut d'être enivrante il lui manque encore trop de choses pour qu'on crie à la victoire.


Assumer son fix de rallye avec WRC 3 quand on est accro ? Oui.

Se satisfaire de ses lacunes et ne rien attendre de mieux ? Non.


En attendant j'y retourne, parce que le bilan est bien celui là : on est en manque d'un bon jeu de rallye. Dirt 3 nous l'a un peu joué à l'envers en nous promettant plus de rallye sans tenir vraiment ses promesses. Quand à WRC 3 il est bien meilleur que le 1 et le 2 mais toujours pas assez pour décider de vivre une union à la vie à la mort comme du temps de Richard Burn Rallye ou de Rally Championship 2000 qui sont vraiment trop vieux désormais.


En fait son achat relève autant d'un acte de manque que d'un acte franc et volontaire de subventionner les épisodes suivant. Si la montée en gamme se poursuit ça vaut le coup, sinon on se sera mieux un arbre de transmission dans l'oeil. A vous de voir.


WRC 3 : le test

WRC 3 : le test

 



Pilote du dimanche : @MasterLudo

Captures vidéos de WRC 3 : Planete-GT.com


Testé sur Xbox 360 avec un volant Fanatec CSR Elite et un pad Madcatz MLG pro circuit controller.