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Fiat Tipo 16v (1989-1994) : une GT incomprise, dès 7 000 €

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

La Tipo originelle était « née pour marquer son temps » disait la pub, pourtant elle a sombré dans l’oubli. Certaines versions sont pourtant dignes d’intérêt, comme celles à 16 soupapes, performantes et bien rares.

La Fiat Tipo 2.0 16v, dans sa dernière évolution, à trois portes, en 1993. Elle a un peu perdu de son look controversé.
La Fiat Tipo 2.0 16v, dans sa dernière évolution, à trois portes, en 1993. Elle a un peu perdu de son look controversé.

Les collectionnables, c’est quoi ?

Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !

Pourquoi la Fiat Tipo 16 soupapes est-elle collectionnable ?

La Fiat Tipo joue un rôle historique dans le Groupe Fiat, elle a introduit une plateforme servant à plus de quinze modèles différents. En version 16 soupapes, elle annonce la nouvelle génération de compactes sportives, plus typées GT que réellement radicales. Une auto avant-gardiste donc, et extrêmement rare car il n’est jamais bon d’avoir raison trop tôt.

Fiat sur le segment des compactes, c’est une longue histoire. Elle commence avec la 128 de 1969, qui a techniquement largement inspiré la VW Golf. Suit la Ritmo, à la ligne étrange mais proche de sa devancière, qui rencontre un succès convenable. Pour la remplacer, Fiat nourrit de très grandes ambitions. Il faut dire qu’à sa tête se trouve un certain Vittorio Ghidella, brillant ingénieur pensant qu’un avenir sûr pour Fiat passe par de bonnes autos plus que des bidouilles financières. Il lance au début des années 80 le programme Tipo, suivant le concept VSS de 1981, pour Vettura Sperimentale a Sottosistemi.

En 1981, le concept Fiat VSS annonçait l’avenir vu par Fiat : des autos conçues pour une industrialisation facile et à la carrosserie très facile à modifier selon les usages.
En 1981, le concept Fiat VSS annonçait l’avenir vu par Fiat : des autos conçues pour une industrialisation facile et à la carrosserie très facile à modifier selon les usages.

Celui-ci montre qu’une seule base technique peut servir à une pléthore de modèles, principe mis en action par la Tipo dont les premières images circulent à l’été 1987. Elle inaugure une plate-forme qui sera utilisée par une quinzaine d’autos, compactes, familiales, coupés, cabriolets… Excusez du peu. Du reste, là encore, VW va s’inspirer de Fiat et pousser encore plus loin l’idée de base commune avec la très flexible plate-forme MQB.

La première image de Tipo envoyée à la presse, en juillet 1987, montre sa très grande modernité esthétique. L’avant est consensuel, mais pas la poupe, un choix assumé par Vittorio Ghidella, patron de Fiat.
La première image de Tipo envoyée à la presse, en juillet 1987, montre sa très grande modernité esthétique. L’avant est consensuel, mais pas la poupe, un choix assumé par Vittorio Ghidella, patron de Fiat.

Mais la Tipo ne vaut pas que par sa base. Sous sa carrosserie controversée, due à l’institut IDEA, elle cache une habitabilité record, jamais vue sur une compacte, alors qu’à 350 l, le coffre présente une bonne contenance. La suspension apparaît relativement élaborée, retenant à l’arrière des bras tirés indépendants montés sur une traverse reliée à la caisse par des silentblocs pour un meilleur confort. Pour mettre fin à la mauvaise image de Fiat en matière de corrosion, la quasi-totalité de sa tôlerie est zinguée, tandis que la fabrication est presque totalement assurée par des robots. Cela sera d’ailleurs mis en scène au salon de Paris 1988.

Elle aura fait jaser, l’instrumentation digitale de la Tipo, ici en 1988. Aujourd’hui, presque toutes les voitures y recourent, sous une forme certes plus élaborée.
Elle aura fait jaser, l’instrumentation digitale de la Tipo, ici en 1988. Aujourd’hui, presque toutes les voitures y recourent, sous une forme certes plus élaborée.

La Tipo profite aussi d’une structure plus rigide qu’à l’accoutumée, et d’une largeur importante, annonçant la montée en taille des compactes. En taille et en poids ! Car l’italienne est lourde, ce qui se traduit par des performances moyennes et une consommation juste correcte.

Cela ne l’empêche pas d’être élue voiture de l’année très loin devant la concurrence, les spécialistes appréciant son habitabilité, son confort, son comportement routier, son équipement voire le punch de sa version turbo-diesel, dotée du moteur au gasoil le plus puissant jamais monté sur une compacte.

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Une auto différente et novatrice donc, bien loin de l’engin banal et low-cost-mais-pas-trop qui porte son nom actuellement… Les ventes démarrent en trombe, mais les amateurs attendent une remplaçante à la sportive Ritmo Abarth. Fin 1988, Fiat leur donne satisfaction et présente à presse un « démonstrateur », une Tipo dotée d’un puissant 1,8 l à 16 soupapes développant 138 ch qui fait le tour des rédactions.

Fin 1989, la Tipo gagne une version 16 soupapes (Sedicivalvole en italien), forte de 136 ch. Performante mais pas homogène, les jantes de 14 pouces empêchant une bonne motricité.
Fin 1989, la Tipo gagne une version 16 soupapes (Sedicivalvole en italien), forte de 136 ch. Performante mais pas homogène, les jantes de 14 pouces empêchant une bonne motricité.

Si le moteur convainc, les trains roulants non adaptés beaucoup moins, et le constructeur, après avoir reçu une volée de bois vert par les journalistes, doit revoir sa copie. Drôle d’opération… Peaufinée, la Tipo 1.8 16v revient un an plus tard, revue et corrigée. Mais elle n’est toujours pas homogène car son moteur rageur et bruyant jure avec sa suspension typée confort. L’auto est d’ailleurs lourde et bien équipée : direction assistée, jantes alliage, vitres et rétro électriques sont de série.

Fiat tient compte des critiques puis, en 1991, sort une 3e Tipo à 16 soupapes. Celle-ci a carrément droit à un 2,0 l de 148 ch issu de la Lancia Thema, doté de deux arbres contrarotatifs pour en adoucir le fonctionnement. La suspension, affermie, s’accompagne de jantes de 15 pouces, résolvant le sous-virage et la motricité, problématiques sur la 1,8.

En 1991, la Tipo 16 soupapes gagne un 2,0 l et devient nettement plus aboutie, son châssis étant amélioré. Notez les nouvelles jantes de 15 pouces.
En 1991, la Tipo 16 soupapes gagne un 2,0 l et devient nettement plus aboutie, son châssis étant amélioré. Notez les nouvelles jantes de 15 pouces.

Bref, la Tipo 16 soupapes est arrivée à maturité, mais n’est pourtant pas devenue une pure sportive à cause de son poids encore en hausse (1 180 kg). Elle se pose en GT rapide, confortable et homogène, annonçant ainsi ce que vont devenir les compactes performantes, Golf GTI en tête. À 113 700 € (25 500 € actuels selon l’Insee), l’italienne est moins chère qu’une Peugeot 309 GTI, une Citroën ZX Volcane et surtout une R19 16 soupapes (125 000 F !), mais son typage la dessert et les ventes restent anecdotiques.

Fin 1992, la Tipo subit un restylage pas très heureux (son avant ressemble désormais à celui d’une Seat Ibiza), mais sa finition, sa rigidité et ses équipements de sécurité progressent. En effet, elle gagne un airbag en option, et la 2.0 16V un ABS de série. Malheureusement, comme toute la gamme, elle s’équipe d’un catalyseur faisant chuter la puissance à 139 ch. Sa nouvelle carrosserie à 3 portes ne changera pas sa destinée : ses ventes restent symboliques, et elle est retirée du marché fin 1994.

Fin 1992, la Fiat Tipo bénéficie d’un restylage et se décline en 3 portes. La finition progresse mais le montage du catalyseur fait chuter la puissance de la 2.0 16v à 139 ch.
Fin 1992, la Fiat Tipo bénéficie d’un restylage et se décline en 3 portes. La finition progresse mais le montage du catalyseur fait chuter la puissance de la 2.0 16v à 139 ch.

Combien ça coûte ?

Étrangement, malgré son manque de notoriété, la Tipo 16 soupapes a vu sa valeur progresser récemment. Sa rareté extrême explique peut-être ce phénomène, allié à l’engouement dont bénéficient les youngtimers. Ainsi, un exemplaire convenable mais dépassant largement les 100 000 km demande 7 000 €. Pour une auto belle et restant sous les 100 000 km, comptez plutôt 8 500 €, quelle que soit la variante. Si vous en trouvez une…

La poupe très controversée de la Tipo se voit adoucie sur la 2.0 16 soupapes grâce à des feux intégralement rouges ou presque.
La poupe très controversée de la Tipo se voit adoucie sur la 2.0 16 soupapes grâce à des feux intégralement rouges ou presque.

Quelle version choisir ?

La plus intéressante sera la 2,0 l non catalysée, pour son homogénéité supérieure à celle de la 1,8 l et ses performances meilleures que celle de la catalysée arrivant ensuite.

Gros point fort de la Tipo, ici en 1989, son habitabilité exceptionnelle, en largeur aux coudes (1,48 m) comme en longueur.
Gros point fort de la Tipo, ici en 1989, son habitabilité exceptionnelle, en largeur aux coudes (1,48 m) comme en longueur.

Les versions collector

Toutes les Tipo 16 soupapes sont des collectors, à condition de se trouver en parfait état. Ce qui est très, très rare.

Bien entretenu, le bloc 16 soupapes de la Tipo est très fiable, mais attention aux pépins électriques. Ici, un 139 ch de 1993.
Bien entretenu, le bloc 16 soupapes de la Tipo est très fiable, mais attention aux pépins électriques. Ici, un 139 ch de 1993.

Que surveiller ?

Bien conçue, la Tipo ne pose pas de grave souci. De plus, étant apparues alors que la carrière de la compacte était bien entamée, les 16 soupapes ont bénéficié des améliorations apportées en cours de fabrication. Aussi, à partir du moment où la mécanique a été bien entretenue, elle dure très longtemps sans poser de soucis. Vidanges régulières et changements de courroie de distribution en temps et en heure obligatoires !

Bien protégée, la Tipo finit tout de même par rouiller, mais de façon tolérable. Examinez les planchers avec attention. De la même manière, les bras de suspension arrière prennent du jeu, là encore, rien d’anormal.

La principale source de soucis sera l’électricité : connecteurs défectueux, faux contacts, et mauvaises masses sont légion. Sur la version catalysée, l’électronique plus abondante sera elle aussi une source d’avaries, pas graves mais agaçantes. Enfin, la finition de l’habitacle, surtout avant le restylage, prête presque à rire, d’autant que l’étanchéité du haut des portières, pas géniale, entraîne des infiltrations d’eau tachant les sièges. Problème, les pièces spécifiques, comme les sièges, sont très difficiles à trouver. En somme, privilégiez les exemplaires complets et dans le meilleur état possible.

Au volant

Sur route, la Fiat Tipo 2.0 16v, ici en 1992, se signale plus par son homogénéité générale que la sportivité de son comportement.
Sur route, la Fiat Tipo 2.0 16v, ici en 1992, se signale plus par son homogénéité générale que la sportivité de son comportement.

On ne peut pas dire que la Tipo suscite le coup de cœur, ni dehors ni dedans. Pourtant, à bord, on est surpris par l’espace disponible, considérable : une Peugeot 308 moderne se révèle bien plus étriquée. Mais la finition se révèle très basique : plastiques durs et assemblages approximatifs au programme ! Fiat ayant travaillé la carrosserie en hauteur – un des secrets de l’habitabilité de la Tipo –, on se trouve assis un peu comme sur un tabouret, mais grâce au très bon siège et au volant réglables verticalement, la position de conduite apparaît agréable. Les curieux commodos regroupant toutes les commandes (ils sont même éclairés) demandent de l’habitude, mais se révèlent très pratiques ensuite.

La Tipo 16 soupapes a droit à une instrumentation analogique très complète et lisible. Les confortables sièges sport à carreaux sont spécifiques à la 2.0 de 1991-1992.
La Tipo 16 soupapes a droit à une instrumentation analogique très complète et lisible. Les confortables sièges sport à carreaux sont spécifiques à la 2.0 de 1991-1992.

Dès la mise en route, le 2,0 l se signale par sa sonorité chaude, et en ville prodigue une belle souplesse. D’emblée, on apprécie aussi la direction, à l’assistance parfaite, la suspension ferme mais confortable et la boîte plutôt plaisante à manier. Sur route, le moteur, toujours disponible, affiche une belle santé et titille joyeusement la zone rouge, procurant à la Fiat des performances enviables, meilleurs que celles d’une R19 16s en reprises sans démériter côté nervosité.

Le comportement ? Il n’est pas sportif, au contraire de celui de la Renault. La Tipo file comme guidée par un rail sur autoroute, filtre très bien les inégalités et se montre accrocheuse en virage, grip et motricité étant irréprochables. Précis et fidèles, les trains roulants rassurent, la direction est excellente, mais la voiture est tout sauf joueuse. Elle va systématiquement sous-virer à la limite et prendre du roulis, sans toutefois jamais piéger son conducteur. Quant au freinage, il est très correct. Facile, rapide et confortable, la Tipo procure un agrément de conduite évident en conduite active, mais pas agressive. Elle reste toutefois portée sur la boisson, tombant rarement sous les 10 l/100 km.

L’alternative newtimer*

Fiat Stilo Abarth (2001-2007)

Fiat Tipo 16v (1989-1994) : une GT incomprise, dès 7 000 €

Par son typage très grand tourisme, malgré son appellation, la Stilo Abarth se situe bien dans la lignée de la Tipo 16 soupapes. Son excellent 5-cylindres 2,4 l de 170 ch prodigue de bonnes performances, mais son châssis déteste la brusquerie et sa direction manque de consistance. La boîte Selespeed n’est plaisante qu’utilisée avec les palettes, mais on se console avec l’équipement ultra-riche, clim auto bizone, régulateur de vitesse, ESP, et GPS avec téléphone intégré étant de série. Très habitable en 5 portes et jolie en 3 portes, la Stilo Abarth n’évoluera que très peu, gagnant une boîte manuelle en 2003. Elle se déniche dès 2 500 €.

Fiat Tipo 2.0 16v (1992), la fiche technique

De beaux sièges Recaro étaient proposés en option (chère) sur la Tipo 16 soupapes, ici en 1993.
De beaux sièges Recaro étaient proposés en option (chère) sur la Tipo 16 soupapes, ici en 1993.
  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 995 cm3
  • Alimentation : injection
  • Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; bras tirés, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 5 manuelle, traction
  • Puissance : 148 ch à 6 250 tr/mn
  • Couple : 176 Nm à 4 600 tr/mn
  • Poids : 1 180 kg
  • Vitesse maxi : 207 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 8,4 secondes (donnée constructeur)

> Pour trouver des petites annonces de Fiat Tipo, rendez-vous sur le site de La Centrale.

Pour plus de confort, une belle sellerie cuir existait en supplément sur la Tipo, ici en 1993.
Pour plus de confort, une belle sellerie cuir existait en supplément sur la Tipo, ici en 1993.

* Les newtimers sont des véhicules iconiques ou sportifs plus récents que les youngtimers, mais dont la valeur monte. Plus fiables et faciles à utiliser au quotidien, ils doivent leur essor à des caractéristiques techniques souvent disparues, comme de gros moteurs atmosphériques.

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