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Isoler nos maisons, c’est mieux que passer à l’électrique ?

Nos appartements et maisons émettent autant de CO2 que nos voitures. Autrement dit, en améliorant leur « performance énergétique » comme cela a été fait pour les moteurs, pourrait-on se passer de voitures électriques pour remplir nos objectifs CO2 ? Hélas, non…

Isoler nos maisons, c’est mieux que passer à l’électrique ?

Connaissez-vous l’ « effet rebond » ? En voici un exemple tout droit sorti de l’actualité. En Grande-Bretagne, une étude de l’université de Cambridge vient de démontrer que l’isolation des logements n’a qu’un effet très peu durable sur les économies de chauffage et donc sur les émissions de CO2.

Les chercheurs ont mesuré en détail la consommation d’énergie de 55 000 ménages anglais et gallois entre 2005 et 2017 et ont comparé les données cinq ans avant la rénovation énergétique (isolation de murs et/ou combles) et cinq ans après. Résultat, après une nette diminution la première année, la consommation de gaz ou d’électricité rebondit très rapidement. Divisé par deux dès la deuxième année, le gain disparaît pratiquement la quatrième. Tout simplement parce qu’après avoir constaté une nette économie sur leurs factures, la plupart des habitants de ces logements la mettent à profit pour améliorer leur confort : on augmente peu à peu la température ambiante, on traîne un peu plus longtemps sous la douche…
Cette douche, elle est froide pour le gouvernement britannique qui venait d’annoncer un investissement de 6 milliards de livres (6,8 milliards d’euros) dans la rénovation des 12 millions de passoires thermiques du Royaume.

Le rapport avec l’automobile ? Il est double.

Isoler une maison, ça pollue moins que fabriquer une batterie…

Isoler nos maisons, c’est mieux que passer à l’électrique ?

D’abord, cette révélation douche également les espoirs de ceux qui, comme moi, voyaient dans l’isolation des bâtiments un énorme gisement de réduction des émissions de CO2. Et qui espéraient qu’en portant là nos efforts, on pourrait un peu différer ou réduire la part de ceux exigés pour nos transports motorisés. En clair, plus d’isolation de murs et de combles, moins de malus CO2 et d’urgence à passer à la « watture ».

Avec deux autres avantages. D’abord, on n’éventre pas la terre ni n’épuise de ressources de métaux rares pour produire de la laine de roche. Ensuite les travaux d’isolation profitent majoritairement à des entreprises françaises ou européennes alors que les batteries sont encore quasi exclusivement produites en Asie et surtout en Chine.
Le bâti résidentiel et tertiaire représente en France environ 20 % des rejets de gaz à effet de serre, plus ou moins à égalité avec l’agriculture, l’industrie et d’avantage que nos voitures particulières (16 %).
De fait, beaucoup de maisons mal isolées brûlent bien plus de fioul (ou de gaz) que les véhicules de leurs occupants ne consomment de gazole ou d’essence : comment ne pas y voir une source d’économie bien plus facile et moins coûteuse que l’électrification du parc automobile avec toutes ses conséquences sociales, économiques et environnementales ?

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Hélas, si l’on en croit cette étude, sauf à installer des chronotachygraphes dans les douches ou des mouchards dans les thermostats des radiateurs, ce n’est pas en isolant nos logements qu’on limitera le réchauffement climatique.

Isoler nos maisons, c’est mieux que passer à l’électrique ?

Reste donc l’électrification de nos voitures qui pèsent plus de la moitié des émissions de CO2 de la circulation routière en France.

Mais au fait, n’y aura-t-il pas aussi un effet rebond de la voiture électrique ?

À 2 ou 3 € aux 100 km, on roulera encore plus ?

Ce ne serait pas le premier à être observé dans l’automobile. La dieselisation massive du parc auto avait, dans les années 2000, fait augmenter les distances parcourues et certains géographes considèrent même que la diffusion de ce moteur sobre et endurant aura participé au développement de l’habitat péri-urbain en réduisant le coût carburant de l’installation « à la campagne ».
De même, après chaque forte et durable baisse du prix des carburants, on constate une légère augmentation des kilométrages moyens.
Et je ne parle pas du kilométrage annuel moyen officiel selon l’INSEE, qui est celui des voitures françaises et qui stagne voire régresse un peu, mais de celui des conducteurs qui depuis des décennies n’a jamais cessé de croître, en parallèle à… l’augmentation du parc automobile.

Bref, on peut se demander si des voitures qui ne consomment que 2 à 4 euros aux 100 km et permettent désormais d’en parcourir 3 à 500 d’une traite ne vont pas inciter à rouler davantage : partir plus souvent le week-end, ne plus aller chercher le pain à vélo, moins marcher, ne plus prendre les transports en commun.
Et surtout, à envisager un allongement de ses trajets quotidiens en s’éloignant encore davantage des agglomérations où l’on travaille. En gros, passer du village dortoir et ses mornes zones pavillonnaires à la campagne profonde, celle des maisons vides à vendre trois fois rien et des vaches qui traversent la rue à l’heure de la traite.

Isoler nos maisons, c’est mieux que passer à l’électrique ?

Car après tout, ce sont les derniers kilomètres, ceux à l’approche des villes qui coûtent en perte de temps dans les embouteillages, pas les 15 ou 20 km d’éloignement supplémentaire qui, sur des départementales de plaine ne prennent que 15 à 20 minutes.

Cela revigorerait des bourgs et villages en déshérence, remettrait en valeur leur bâti et mettrait fin à l’étalement urbain qui dévore et bétonne vergers et champs et transforme les petits patelins trop proches des grandes cités en tristes banlieues.

En France où l’électricité est – en temps normal – largement décarbonée, un tel rebond n’aurait que très peu d’impact sur nos émissions de CO2. Mais dans la plupart des pays du monde où elle sera encore longtemps produite surtout avec du gaz et du charbon, cela ne serait pas du tout neutre.

Isoler nos maisons, c’est mieux que passer à l’électrique ?

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