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Nouvel ultimatum pour l'équipementier GM&S : les parties doivent se mettre d'accord avant lundi prochain

Dans Economie / Politique / Industrie

Manuel Cailliot , mis à jour

En décembre 2016, l'équipementier français GM&S, situé dans la Creuse, est placé en redressement judiciaire. Et c'est aujourd'hui, après moult péripéties, que les 277 salariés du site ont appris par la voix du Tribunal de Commerce de Poitiers qu'un nouvel ultimatum est fixé à lundi prochain...

Nouvel ultimatum pour l'équipementier GM&S : les parties doivent se mettre d'accord avant lundi prochain

C'est un véritable feuilleton industriel, politique et syndical que celui de l'équipementier creusois GM&S Industry, spécialisé dans l'emboutissage, le traitement de surface, la tôlerie et l'assemblage de pièces, essentiellement pour l'industrie automobile (Renault et PSA en tête). Depuis décembre 2016, le site de production de La Souterraine, qui emploie 277 salariés, est placé en redressement judiciaire.

Le 30 juin dernier, il est placé en liquidation judiciaire, avec poursuite d'activité jusqu'au 21 juillet. Aujourd'hui, ultime ultimatum pourrait-on dire, fixé à lundi 24 juillet, 18 heures.

 

Entre-temps, les syndicats se sont exprimés, la grogne des salariés aussi. Les palettes brûlent devant l'usine et la menace de la faire "péter" a plusieurs fois été brandie...

On se bat pour son emploi, et pour des indemnités "supra-légales" pour ceux qui sont d'ores et déjà condamnés à le perdre.

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Il faut dire qu'un repreneur s'est fait connaître. Un seul. Il s'agit de GMD, un autre équipementier automobile, du même secteur que GM&S. Mais son plan de reprise est imparfait socialement, puisqu'il ne propose de reprendre que 120 salariés, en laissant 157 sur le carreau (ceux-là se battent pour leurs indemnités), et il reste soumis à des conditions suspensives, aujourd'hui non réunies.

 

Qu'est-ce qui bloque ?

Plusieurs points d'achoppement sont relevés :

  • Les 15 millions d'euros demandés par GMD ne sont assurés
  • Les conditions d'exploitations du site
  • L'adhésion des salariés

 

En effet, GMD souhaite imposer aux deux principaux clients de GM&S, Renault et PSA, une participation à la reprise et aux investissements, ainsi que des garanties de commandes pour l'usine dans les années à venir, et donc des garanties de chiffre d’affaires.

L'État est également partie prenante dans l'histoire. Rappelons que l'affaire GM&S s'est invitée très tôt dans le débat des élections présidentielles, et que le nouveau Président et son ministre de l'Economie Bruno Le Maire font des pieds et des mains pour la résolution de cette affaire, qui en devient un objectif prioritaire.

Sur le fond, GMD demande que 15 millions d'euros soient investis dans la modernisation de l'usine. L'État s'est engagé à hauteur de 5 millions, Renault aussi. Mais PSA refuse d'apporter les 5 millions restants. Ce dernier s'est engagé à apporter 4 millions dans des machines et 12 millions de chiffre d’affaires par an pendant 5 ans. Et insiste pour que chacun formalise par écrit ses engagements, comme il l'a fait. Renault, de son côté, en plus d'investir également dans l'outil de production, garantit 10 millions de chiffre d’affaires par an pendant 5 ans et apporte donc 5 millions supplémentaires. 

Du coup PSA se fait taper sur les doigts par le gouvernement, et passe pour celui qui bloque le dossier. Pourtant, le groupe de Carlos Tavares réplique que c'est lui qui a fait le plus depuis le plus longtemps pour GM&S (ce qui est historiquement vrai, ndlr). Par ailleurs, un courrier envoyé par Alain Martineau, président de GMD, semble convenir que l'effort de Peugeot est suffisant : "je n'ai pas d'autre attente à votre égard" écrit-il, précisant que le financement de la reprise est un sujet motivé "par des considérations d'aménagement du territoire, de difficultés sociales et de perturbations qui sont toutes du ressort des pouvoirs publics". Pour lui, ce serait donc logiquement à l'État de rallonger la sauce pour arriver aux 15 millions, ce que le Ministre de l'Économie refuse... Pourtant, vu de loin, si l'Etat souhaite maintenir cette entreprise coûte que coûte, ce n'est pas aux clients de cette entreprise de faire des efforts, ni d'ailleurs de payer des indemnités supra-légales aux salariés licenciés, ce qui leur est pourtant demandé, et refusé à juste titre et par Renault et par PSA...

 

D'autre part, des litiges subsistent sur le bail locatif des locaux, qui prévoit que l'entretien soit à la charge du futur locataire, ce que GMD souhaite voir inverser. Le repreneur veut aussi que la dépollution du site ne soit pas à sa charge.

 

Enfin, l'adhésion des salariés au projet de reprise est aussi un problème. Il est compréhensible que leur attitude, syndicalistes ou pas, puisse faire peur au repreneur, qui a déclaré : "Il n’est pas possible de se rendre sur un site où l’on se fait siffler par ses salariés"... Certes, tout comme il est tout aussi compréhensible que ceux qui savent déjà que leur emploi s'envole se battent pour un départ dans de bonnes conditions, sachant que la moyenne d'âge des sortants serait autour de 50 ans...

 

Une décision rendue peu après midi

Le climat est donc extrêmement tendu. Hier soir mardi 18 juillet, au sortir d'une ultime réunion à Bercy, un proche de Bruno Le Maire affirmait que tout était en bonne voie mais que tout n'était pas réglé... En tout état de cause, le ministre et son secrétaire d'État Benjamin Griveaux se rendront aujourd'hui à La Souterraine dans la Creuse pour une rencontre avec les salariés restant sur place, une bonne partie s'étant rendus au site Renault de Villeroy (Creuse), pour un dernier blocus revendicatoire.

Le juge consulaire de Poitiers a finalement rendu sa décision aujourd'hui peu après midi. Comme nous le supposions (dans la première version de cet article), il a fixé un nouvel ultimatum aux parties prenantes. Ainsi, GMD, l'Etat, Renault et PSA ont désormais jusqu'à lundi prochain 24 juillet pour se mettre d'accord, et pour que GMD dépose une offre ferme de reprise. Une décision "exceptionnelle" mais pour une situation qui l'est tout autant...

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