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Leasing social : tout ça pour ça ?

Dans Economie / Politique / Politique

Michel Holtz

La nouvelle est tombée ce matin : le leasing social c'est (déjà) terminé. Ainsi donc, la promesse de campagne d'Emmanuel Macron, les mois d'attente pour peaufiner le dispositif n'auront accouché que d'une mesure éphémère. Autopsie d'un cafouillage.

La Citroën e-C3, promise au succès, notamment grâce au leasing social.
La Citroën e-C3, promise au succès, notamment grâce au leasing social.

Un an de travail, de savants calculs budgétaires, des conseillers et des hauts fonctionnaires mobilisés pour une mesure qui n’aura duré qu’un mois et demi. Ce n’est pas une montagne qui accouche d’une souris. C’est l’Himalaya qui met au monde un flocon de neige. 

Rarement dans la vie politique récente, un dispositif n’aura été tant attendu et si vite arrêté, si l’on excepte les fameux portiques poids lourds de l’écotaxe supprimés après quelques mois de mise en place en 2014. Un arrêt brutal après 8 ans de tergiversations et une addition de 10 milliards d’euros. Les fameuses Balladurettes, puis Juppettes, mesures de primes à la casse mise en place dans les années 90 auront duré deux ans. Un record de vitesse largement battu aujourd'hui.

Beaucoup de bruit pour un mois et demi

On en est loin des portiques inutiles de l'écotaxe et des 4,5 milliards qu'ont coûtés les Juppettes, mais le leasing social arrêté en plein vol témoigne pour le moins d'un étonnant niveau de cafouillage que les oppositions, comme la filière auto, ne vont pas tarder à reprocher au gouvernement.

Au mois de décembre, Emmanuel Macron se réjouissait, sur son téléphone, de l'entrée en vigueur du leseing social.
Au mois de décembre, Emmanuel Macron se réjouissait, sur son téléphone, de l'entrée en vigueur du leseing social.

Et pourtant, il y a quelques mois encore, Bruno le Maire ministre du budget se réjouissait d'une mesure, qui n’était pas encore en place, et qui était « attendue de tous » expliquait-il. De son côté, Emmanuel Macron, qui en avait fait une promesse de campagne en 2021, s’est fendu d’une vidéo très personnelle pour célébrer l’entrée en fonction de la mesure.

De fait, l'opération n'aura été qu'un gigantesque jeu concours, un "premiers inscrits, premiers (et seuls) servis". Un peu court pour une politique publique.

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Moins de deux mois plus tard, c’est donc terminé. Quand ? Le plus tôt possible puisque la décision sera publiée au Journal Officiel dès ce mardi. Mais au fait, pourquoi tant de hâte ? Deux raisons sont avancées par le gouvernement pour siffler la fin de la partie. Le succès de la mesure dont l’exécutif se réjouit en est une, même s'il s'agit que d'un élément de langage classique, puisque c'est une règle en politique : on n'a jamais tort. Plus curieusement, les autorités mettent également en avant un autre argument : il faut laisser le temps aux constructeurs de se préparer à l’afflux de demandes.

C'était décembre, sur les antennes de BFM, et Bruno Le Maire se réjouissait d'une mesure attendue par tous.
C'était décembre, sur les antennes de BFM, et Bruno Le Maire se réjouissait d'une mesure attendue par tous.

L’une comme l'autre de ces raisons semblent pourtant un poil bancal. L’Élysée semble surtout avoir été débordé par l’afflux de demandes. D’abord fixé à 20 000, puis 25 000, la limite des dossiers finalement acceptés atteindrait aujourd’hui 50 000. Ainsi donc, après un an de savants calculs, nos décideurs n’auraient pas prévu qu’en octroyant jusqu’à 13 000 euros de ristourne pour l’achat d’une voiture neuve, même conditionné aux ressources les plus basses, il n’y aurait pas une très large demande ? Surtout à une époque d’attentisme, ou le parc automobile atteint presque 12 ans d'âge, ou les propriétaires ne pensent qu’à une chose : changer de monture. La fameuse phrase d’Adolphe Thiers « gouverner c’est prévoir » n’a visiblement pas atteint les sphères élyséennes.

L’autre argument, qui consiste à donner du temps aux constructeurs pour gérer l’afflux de commandes n’est, quant à lui, pas plus crédible. Ces derniers sont rompus, depuis l’après Covid et la pénurie de semi-conducteurs, à différer leurs livraisons dans le temps. Certains clients ont attendu leur nouvelle voiture pendant un an et demi, et ces mêmes marques sont en train d’éponger ces dernières commandes à retardement. Il paraît donc très surprenant que les acheteurs ne puissent pas attendre leur nouvelle auto électrique, surtout ainsi remisée.

Gouverner, c'est, désormais, revoir à la baisse

Et maintenant ? Le gouvernement prévoit un retour du fameux dispositif en 2025. Mais d’ici là, il va falloir jongler avec un budget loin d’être extensible. Car la remise octroyée au nom du leasing social fait partie du milliard et demi alloué aux aides à l’automobile. Et si ce leasing alloué à cette mesure abandonné en a déjà utilisé la moitié, on ne donne pas cher de la peau du bonus classique accordé aux voitures électrique et dont le montant n’est toujours pas annoncé. Depuis ce matin, au moins, on sait pourquoi. À Bercy, les calculettes doivent chauffer pour savoir ce qu’il reste comme subsides à distribuer.

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