Les voitures autonomes vont redessiner nos villes

Avec les différentes politiques mises en place par les villes, visant à réduire la place de la voiture mais également à accentuer le développement de la voiture autonome, des chercheurs du très célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont réfléchi pour savoir à quoi pourraient ressembler nos villes en 2040. Dans un rapport intitulé « Le futur de l’immobilier aux États-Unis », Albert Saiz et Arianna Salazari estiment que la voiture autonome va devenir la norme en 2037. Présente aujourd’hui sur les véhicules les plus haut de gamme, cette technologie va se démocratiser. Pour eux, « si plusieurs années seront nécessaires pour résoudre les problèmes de sécurité liés à l’absence de chauffeur, il ne fait aucun doute que ces voitures représentent le futur du transport urbain ».

Leur développement va avoir des répercussions directes sur l’aménagement des agglomérations. Ainsi, ils affirment qu’un seul véhicule autonome opérant comme taxi ou accueillant des passagers en covoiturage pourrait remplacer neufs véhicules individuels, tout en maintenant un niveau de service élevé pour les utilisateurs. Conséquence : les villes vont devoir être réaménagées. Le premier secteur impacté sera celui des parkings. Ils seront de moins en moins occupés, ce qui devrait permettre de récupérer beaucoup d'espace. Ainsi, selon les chercheurs, 45 % de la superficie de Washington est occupée par des parkings, ce qui laisse beaucoup de possibilités d’évolutions.

Cette politique de réorganisation a déjà été appliquée à Séoul, en Corée, où une autoroute a été reconvertie en 2005 en promenade de près de 6 km. En France, Anne Hidalgo a d’ores et déjà émis le souhait de réaménager à moyen terme le périphérique parisien.

Attention toutefois, l’avènement de la voiture autonome n’aura pas que des avantages. Selon ces chercheurs, elle va entraîner un nouvel exode de population vers des endroits non desservis aujourd’hui par des transports en commun. « Comme les passagers pourront travailler ou même dormir pendant leurs trajets quotidiens, ils seront ainsi moins réticents à effectuer des trajets longs. » Un danger potentiel pour les zones agricoles, sachant que l’urbanisation avale la surface agricole d’un département tous les 6 ans en France.

Une preuve supplémentaire qu’il n’y a, malheureusement, aucune solution miracle.