Officiant sur le créneau convoité des monospaces compacts (moins de 4,50 m), la Nissan Serena a eu pour mission de succéder à la Prairie. Répondant à des exigences de conception économiques, la Serena est techniquement basée sur l'utilitaire Vanette. Pour preuve, son appellation originelle qui était en fait "Vanette Serena", ne laissait planer aucun doute quant à sa genèse… Celle-ci constitue un avantage notable en ce qui concerne le volume intérieur disponible ou le budget d'utilisation, les solutions techniques retenues s'avérant très simples, voire simplistes, à l'instar des suspensions arrière, directement héritées de la version utilitaire. La seule exception à ce chapitre concerne le "haut de gamme" à motorisation 2 litres essence, qui adopte un train arrière multibras. Revers de la médaille, la présentation intérieure est assez basique en termes de traitement et de matériaux employés. "Fade et efficace", en quelque sorte, on retrouve une ambiance intérieure assez proche de celle du Toyota Picnic, à la différence que la Serena induit un aménagement intérieur peu conventionnel : le moteur implanté sous le plancher en arrière de l'essieu avant (position centrale avant) impose en effet une excroissance entre les deux sièges avant, qui se retrouvent repoussés contre les portes… Un peu comme dans une camionnette Peugeot J5 ! Ses origines utilitaires se ressentent donc très nettement, y compris sur le plan dynamique (voir ci-après), empêchant la Serena d'entrer en concurrence directe avec les références de la catégorie que sont les Renault Scénic, Citroën Picasso et Opel Zafira. À la décharge de la Serena, on retiendra toutefois que si le Fiat Multipla peut accueillir jusqu'à six occupants et si l'Opel Zafira dispose de sept places, la Serena propose jusqu'à trois places en troisième rangée, faisant passer à huit le nombre de places assises disponibles à son bord. La banquette de dernière rangée est d'un seul tenant sur le bas de gamme LX et modulable sur les autres finitions, avec la particularité d'offrir un système permettant de rabattre les sièges latéralement. Il n'est donc pas besoin de les retirer pour augmenter le volume de chargement, celui-ci étant en outre rendu très accessible grâce aux deux portes latérales arrière coulissantes et à la généreuse ouverture du hayon de coffre. Cette caractéristique ne manquera pas de séduire les familles nombreuses, avec toujours l'argument financier en point d'orgue… Ce dernier point mérite toutefois d'être relativisé, le niveau d'équipement n'ayant rien d'exceptionnel ! À cet égard, les finitions d'entrée de gamme LX renvoient au monde de l'utilitaire et les plus "huppées" se distinguent essentiellement par une présentation plus flatteuse et les vitres électriques, à quoi s'ajoute la fermeture centralisée ; la climatisation - pourtant indispensable ! - étant restée en option jusqu'à la fin de la production.