Les présidents-directeurs généraux d'Alcan (du secteur de l'aluminium) et de Suncor Energy (du secteur pétrolier) ont annoncé la mise sur pied d'un groupe de travail sur les changements climatiques. Cette initiative réunira 25 chefs de compagnies canadiennes. La coalition veut que le Canada soit parmi les chefs de file dans la réduction des gaz à effet de serre. Elle entend faire la promotion des énergies propres et encourager le développement durable, a soutenu le président du Conseil canadien des chefs d'entreprises (CCCE), Thomas d'Aquino. L'homme d'affaires voit d'ailleurs les changements climatiques comme un "sérieux défi pour le Canada et le monde." Un des objectifs principaux du groupe sera d'élaborer une démarche réaliste de réduction des gaz à effet de serre. Toutefois, le PDG d'Alcan, Richard Evans, mentionne déjà que la communauté d'affaires souhaite participer à une "démarche globale qui implique tous les niveaux de gouvernement." Cette annonce n'a pas convaincu tout le monde. Les écologistes doutent. Le Sierra Club du Canada, un important groupe de pression, a fait remarquer que plus du tiers des personnes nommées au comité proviennent de l'industrie pétrolière et que certaines autres ont un passé vert peu reluisant. Par exemple, le président du CCCE a déjà pris position contre l'action du gouvernement fédéral en matière de lutte au réchauffement climatique. Quoi qu'il en soit, une militante du groupe s'est dite heureuse de voir que l'environnement fait désormais partie des préoccupations du milieu des affaires. Emily Moorhouse souligne qu'il est grand temps que les entreprises comprennent qu'une action ferme contre les changements climatiques leur sera bénéfique. En février, 90 entreprises américaines avaient participé à une table ronde sur les changements climatiques. Ils avaient appelé leur gouvernement à agir dans le dossier, et ils avaient estimé que les investissements actuels coûteraient beaucoup moins que les conséquences d'un laisser-aller.