Chaque année le constat est sans appel : le nombre de déchets jetés par les automobilistes ne cesse d'augmenter sur le bord des routes... et dans les champs. Une pollution qui exaspère les agriculteurs, aux vues des problèmes techniques et sanitaires que cela génère.

Le sujet est récurent et pourtant les automobilistes ne semblent pas prendre la mesure de leur incivilité. En cette période de semis, les agriculteurs pointent encore du doigt l'accroissement des déchets qui jonchent leurs cultures. Dans le top des déchets les plus ramassés, on trouve sans grande surprise les boites de kebab et les sachets de fast-food, les paquets de cigarettes, les mégots, les canettes de soda, les bouteilles d'alcool... et les bouteilles en plastique remplie d'urine, jetées le plus souvent par les routiers qui ne prennent pas le temps de s'arrêter pour se soulager.

Ablis : des bouteilles d'urine vers l'autoroute

Las de cette pollution récurrente, le conseiller général des Yvelines et maire (UMP) de Houdan Jean-Marie Tetart a décidé de dénoncer les automobilistes « indélicats » et « mal-élevés » qui abandonnent ces « déchets au bord des routes ». Idem pour Christophe Hillairet, président de la chambre d'agriculture d'Ile-de-France, qui déclarait dans le Parisien « ramasser régulièrement près d'Ablis des bouteilles d'urines le long de certains axes fréquentés par les routiers ».*

Ces détritus posent de véritables nuisances visuelles et écologiques en se dégradant lentement dans l'environnement. Mais pas seulement : jetés dans les champs, les déchets peuvent être broyés dans les moissonneuses-batteuses, ce qui peut poser de lourds problèmes sanitaires. Comme l'explique Jean-Marie Tetart, « certains endroits ne peuvent par exemple plus accueillir des plantations de petits pois au bord des routes, car il y a un risque de retrouver des morceaux de verre dans les conserves ».

Solution belge : la répression ?

En Wallonie, nos voisins belges ont décidé de nommer une vingtaine de policiers pour traquer et punir les automobilistes irrespectueux de l'environnement. Chargé des routes, le ministre Benoît Lutgen explique :

« En 2010, 884 procès-verbaux ont été dressés pour abandon de déchets sur les routes régionales. Les amendes vont de 50 euros pour un mégot, un chewing-gum, un papier ou une cannette à 150 euros pour tout autre déchet. »

Le ministre espère augmenter le nombre de PV et surtout faire diminuer la pollution générée par les chauffeurs routiers qui jettent des bouteilles d'urine de leur camion. Chaque année, la Région ramasse 7.000 tonnes de déchets au bord des routes, générant par conséquent une lourde dépense de nettoyage estimée à 16,5 millions d’euros.

*(source : Le Parisien du 13 avril 2011)