Après un titre de champion olympique en 1992 et trois titres de champion du monde en 1989, 1991 et 1995 en ski de bosse, Edgar Grospiron met un terme à sa carrière pour se consacrer à sa petite famille. Souvenirs d’enfance, passion de la vitesse, confidences de ce champion.

Caradisiac : Toi qui étais le boss des bosses, es-tu un as au volant ?

Edgar Grospiron : Non, pas vraiment, enfin, je ne crois pas. En fait, je suis beaucoup plus à l'aise lorsque ça glisse.

Caradisiac : Tu as fait, à une époque, des courses avec la Starcup, et j'ai même entendu dire que tu te débrouillais pas mal. Tu n'as pas eu envie de continuer, ou c'est le temps qui t'a manqué ?

Edgar Grospiron : C'est vrai que depuis que je suis père de famille, je n'ai plus autant de temps qu'avant. En plus, je ne pourrais pas faire ça tous les week-ends. J'aime tellement faire aussi du VTT, du ski, du ski nautique, du karting Mais c'est vrai que j'aime beaucoup la voiture, surtout pour aller rouler avec la Starcup car l'ambiance est vraiment très sympa.

Caradisiac : Y a-t-il une similitude de trajectoire entre ta discipline et la voiture ?

Edgar Grospiron : Non, pas du tout. Tu sais, moi, c'était à fond dans les champs de bosses. En revanche, en slalom, la trajectoire devient capitale.

Caradisiac : Je me suis laissé dire qu'à une époque, tu faisais beaucoup de moto de trial. Entre moto et voiture, tu choisis quoi ?

Edgar Grospiron : Les deux, j'aime surtout beaucoup la vitesse.

Caradisiac : En étant montagnard de pure souche, j'imagine que tu es à l'aise pour conduire sur la neige. Et sur route humide, comment te sens-tu ?

Edgar Grospiron : J'aime tout ce qui glisse. À une époque, j'avais un petit 4X4 Santana. Dès qu'il neigeait, la nuit, j'attendais deux heures du mat’ pour qu'il n'y ait plus personne sur la route, et j'allais rouler et apprendre à glisser. J'aime bien la terre également, car il faut énormément de précision pour être efficace.

Caradisiac : Toi qui es né sur des skis, à quel âge as-tu commencé à t'intéresser à la voiture ?

Edgar Grospiron : Très, très tôt. Mon père adorait les voitures. Je me rappelle que, très jeune, j'avais un kart à pédales. J'habitais alors à Morzine et en bas de la maison, il y avait une sorte de grosse descente bourrée de cailloux. J'avais même mis sur mes pneus en caoutchouc des punaises, pour faire comme des petits clous. Et je m'amusais ainsi toute la journée, à descendre avec mon kart.

Caradisiac : Quel genre de conducteur es-tu ? À fond tout le temps, comme dans un champ de bosses, où tu t'es calmé ?

Edgar Grospiron : Non, non, je suis devenu hypercalme, je ne me reconnais même plus. Et tu sais quoi ? Je mets ma ceinture de sécurité ! C'est que j'ai des responsabilités, moi, maintenant.

Caradisiac : Te rappelles-tu du jour où tu as passé ton permis de conduire ?

Edgar Grospiron : Très bien, car la première fois, j'ai même réussi à le louper. J'ai pris le premier rond-point pas vraiment sur la bonne file, et l'examinateur m'a recalé.

Caradisiac : Quelles voitures as-tu actuellement ?

Edgar Grospiron : Une Audi Quattro A4 break et un Mitsubishi Pajero. Pour bien faire, il faudrait que je prenne un monospace pour transporter toute la famille.

Caradisiac : Quelle est la voiture de tes rêves ?

Edgar Grospiron : En ce qui concerne la voiture raisonnable, ce serait le break Audi RS4. Pour le rêve, ce serait un break Aston Martin.

Caradisiac : Quelles sont pour toi les caractéristiques essentielles dans le choix d'une voiture ?

Edgar Grospiron : Il faut qu'elle corresponde à mes besoins, c'est-à-dire qu'elle soit de qualité, confortable, que je sois bien assis, et que les finitions soient impeccables.

Caradisiac : Et le moteur, c'est important pour toi ?

Edgar Grospiron : Non, d'ailleurs, je n'y connais strictement rien en mécanique.

Caradisiac : Laisses-tu volontiers le volant à ta femme ?

Edgar Grospiron : Sans aucun problème, surtout lorsqu'il fait nuit et que je commence à piquer du nez.

Caradisiac : Est-ce qu'un jour, après un titre de champion du monde, tu as craqué pour une voiture ?

Edgar Grospiron : Oui, c'était pour une Alfa Romeo RZ, de série limitée, et dessinée par Zagato. Un vrai bijou ! Au départ, j'en ai parlé à mon père, qui m'a immédiatement traité de sale gamin, parce qu'à mon âge, je voulais une voiture comme celle-là. Comme je n'arrivais pas à en trouver une, l'idée d'acheter cette voiture commença doucement à tomber dans les oubliettes, lorsque soudain, après peut-être trois semaines, mon père revint à la charge en me disant : Ça y est, je t'en ai trouvé une ! Du coup, j'ai vraiment été obligé de craquer.

Caradisiac : Lorsque tu prenais des voitures de location, est-ce que ça t'es arrivé de louer des voitures de folie ?

Edgar Grospiron : Non, si ce n'est que lorsque j'étais aux US, je louais des vans et nous nous amusions sur les parkings de supermarchés à pousser les caddies, ou à faire des travers.

Caradisiac : Est-ce que tu as un coup de gueule par rapport à la voiture ?

Edgar Grospiron : Oui, il faudrait qu'ils enlèvent les radars. On se sentirait un peu plus libre.

Retrouvez Edgar Grospiron sur son site http://www.ridearth.com

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