La 250 P est bien née et elle va le prouver à nouveau lors des essais préliminaires du Mans en avril suivant. Si Surtees pulvérise de 11''6 secondes le record officiel à plus 214 km/h de moyenne, ses équipiers Parkes, Mairesse, Scarfiotti et Bandini ne sont pas en reste, améliorant tous le record ! C'est pourtant dans ce climat euphorique que les 250 P vont enregistrer le seul revers de la saison. A la Targa Florio, les deux voitures disparaissent au 5e tour l'une sur des ennuis d'alimentation, l'autre sur une sortie de route et doivent laisser la victoire à Porsche.

Quinze jours plus tard, le Nürburgring est le théâtre d'un nouvel affrontement italo-allemand. Pour l'occasion, Ferrari engage pour la première fois de la saison une troisième voiture, mais celle-ci endommagée aux essais ne prendra pas le départ. Surtees-Mairesse, auteurs du meilleur temps aux essais, finiront par s'imposer après avoir connu tout de même une course plutôt agitée, alors que la seconde voiture sera victime d'une sortie de route. Réparées et parfaitement préparées, les trois 250 P font leur retour au Mans pour Surtees-Mairesse, Bnadini-Scarfiotti et Parkes-Maglioli, ce dernier remplaçant Vaccarella, blessé au Nürburgring. Pour la première fois au Mans, ce n'est plus l'importance de la cylindrée qui dicte la position au départ, mais les temps aux essais. Sur la Testa Rossa à moteur 4 litres, Pedro Rodriguez devance les 250 P de Scarfiotti et de Maglioli, alors que Surtees n'est qu'en septième position.

Si les premières heures de course sont animées par les Aston Martin et le gros coupé Maserati 151, puis la Testa Rossa du NART, la 250 P de Surtees-Mairesse s'installe en tête à partir de 20 heures, devant celle de Bandini-Scarfiotti, tandis que Parkes-Maglioli ont été retardé par des ennuis d'allumage. A 10 h 45, Mairesse qui a ravitaillé, voit son cockpit envahit par les flammes. A l'amorce de du Tertre Rouge, il ne peut éviter le choc avec le talus, mais parvient à s'extirper de la voiture en dépit de ses brûlures. Bandini-Scarfiotti héritent naturellement du commandement et après une nuit sans histoire, il possèdent une confortable avance dans la matinée. Les dernières heures de course ne seront qu'une simple formalité pour les deux hommes qui offrent à Ferrari sa première victoire 10 % italienne au Mans. En dépit d'une impressionnante remontée, Parkes-Maglioli échouent de 120 metres derrière la Ferrari GTO de "Beurlys" Langlois pour la conquête de la 2e place. Mission accomplie la 250 P n'en poursuit pas moins sa saison.

Quinze jours plus tard à Reims, dans une course disputée en lever de rideau du GP de l'ACF, Ferrari aligne une 250 P à moteur 4 litres (en fait une 330 P) pour Mike Parkes. Après des essais prometteurs, le Britannique grille son embrayage au départ, mais signera ensuite un tour à près de 210 km/h de moyenne. Cette sortie rémoise de la nouvelle 4 litres (suivie d'une seconde à Silverstone) est le prélude à une escalade de la puissance pour préparer 1964. Ainsi, pour la saison suivante Ferrari décide de faire évoluer ses jolies barquettes 250 P en versions 275 P (3.3 litres de 320 ch) ou 330 P (4 litres de 370 ch), les appellations étant toujours fournies par la cylindrée unitaire. Les modifications extérieures sont minimes : carrosseries un plus longues et un peu plus basses, nouvelles prises d'air à l'avant, pare-brise plus incliné, capot moteur s'ouvrant de l'arrière vers l'avant. Les voitures de 1963 sont modifiées et quatre nouveaux châssis sont construits et au fil de la saison 1964, il deviendra de plus difficile d'établir une identification exacte de chaque prototype. L'équipe officielle utilisera aussi bien les nouvelles et les anciennes carrosseries, panachant le tout de différentes motorisations !Avec un triplé pour leurs débuts à Sebring, puis un doublé au Nürburgring et enfin un nouveau triplé au Mans, la domination des 275/330 P ne souffrira d'aucune contestation et 1964 apportera une nouvelle couronne mondiale à Ferrari.

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