Au centre de cette bataille tricolore, le premier constructeur local Iran Khodro. Les hommes de Carlos Tavares pensaient bien passer un accord rapide avec lui pour une la création d'une coentreprise qui produirait et commercialiserait des véhicules dans le pays. Mais les choses trainent. Car l’Iranien a de la mémoire. Il se souvient notamment que Peugeot avait quitté la scène en 2012 au plus fort des difficultés d’un pays frappé par des sanctions internationales. Alors que Renault, lui, a ralenti ses activités l’année d’après. De quoi avoir l’écoute du même Khodro pour négocier un accord industriel.

Ce serait une déception pour Peugeot qui doit affermir sa stratégie internationale au moment même où sa principale ambition, la Chine, ralentit. L’Iran serait une opportunité de redorer son blason. En 2011, les ventes de PSA en Iran ont culminé à 458.000 véhicules et le groupe espère revenir à un niveau de 400.000 d'ici 2020, importations comprises.

Le terrain laissé en friche ne sera donc pas reconquis si facilement face à Renault qui a montré ses capacités avec son partenaire Nissan à proposer des modèles idoines pour les marchés émergents. Par ailleurs, Renault dispose d'une réserve de 560 millions de dollars qui est restée bloquée sur place. Un trésor e guerre qui pourrait lui donner une longueur d'avance pour financer ses projets, voire prendre une participation dans une entreprise iranienne. Les troupes de Carlos Ghosn ne s’en cachent pas. Ils veulent être le plus grand constructeur d’Iran. Comme Peugeot. Voilà qui promet.  Dans un pays de 80 millions de consommateurs, le potentiel du marché automobile iranien est estimé à 2 millions de voitures par an.