Aujourd'hui, le Kazakhstan a annoncé suspendre les travaux de l'opérateur italien Eni sur le champ pétrolier géant de Kashagan (ouest du Kazakhstan) pour violations de la législation sur l'environnement. Le ministre kazakh de l'Ecologie, Nourlan Iskakov, a indiqué : "Nous avons fait arrêter les activités sur place, pour trois mois. Nos questions concernant la protection de l'environnement sont restées sans réponse." Il y a une semaine, le ministre avait prévenu le groupe italien d'une éventuelle sanction. Ce champ est présenté comme la plus grande découverte pétrolière des trente dernières années.

Eni avait déjà un contentieux avec l'Etat kazakh : le géant énergétique Italien a pris du retard dans la mise en exploitation de Kashagan, reporté en juillet de 2008 à la fin 2010. C'est le deuxième report annoncé : il aurait dû commencer à y pomper du pétrole dès 2005. Le gouvernement kazakh critique aussi l'augmentation incroyable des dépenses pour mettre en exploitation Kashagan, auxquelles le Kazakhstan participe dans le cadre de son accord de partage de production avec Eni. Ces dépenses devraient atteindre 136 milliards de dollars au lieu de 57 milliards envisagés au départ. Kashagan contiendrait au minimum des réserves exploitables de sept à neuf milliards de barils de brut et des réserves géologiques de 38 milliards de barils. Eni doit exploiter le champ via la coentreprise Agip KSO (dont les principaux actionnaires sont Eni, Total, Shell et ExxonMobil avec chacun 18,52%) puis ConocoPhillips avec 9,26%, Inpex et la société énergétique de l'Etat kazakh Kazmounaïgaz avec chacun 8,33% des parts.

Source : AFP