Les véhicules gourmands en carburant et polluants pourraient s'associer aux petites autos moins nocives pour l'environnement afin d'équilibrer les émissions de CO2 d'un Groupe automobile : vous pensez que c'est une démarche de mauvais goût ? Eh bien en fait il s'agit d'une initiative évoquée par Günter Verheugen, commissaire européen à l'Industrie (de nationalité allemande), au magazine allemand "Capital"... Il a mis en avant que le constructeur Porsche sauverait son bilan d'émissions de CO2 (que l'Union européenne souhaite limiter) en rachetant Volkswagen : "Porsche est tiré d'affaires à partir du moment où émerge la holding avec Volkswagen. La Polo citadine pourrait alors contrebalancer la Porsche 911."

Une affaire de business

Vous savez que la Commission européenne prépare aujourd'hui un projet de baisse des émissions de CO2 pour les véhicules. En décembre 2007, elle a d'ailleurs présenté ses propositions pour réduire les émissions de CO2 des voitures neuves à partir de 2012 : chaque constructeur vendant des véhicules en Europe, européen ou non, se voit attribué un objectif afin d'atteindre une moyenne globale de 130 g de CO2/km sur l'ensemble du parc auto neuf écoulé en Europe en 2012, contre 160 g de CO2/km aujourd'hui. Si cet objectif n'est pas satisfait, le constructeur sera frappé d'une pénalité dès 2012, au départ de 20 euros par gramme de C02 en trop par véhicule vendu et ensuite de 35 euros en 2013, 60 euros en 2014 et 95 euros en 2015 (voir article). Par contre, il faut savoir que ces pénalités pourraient être calculées au niveau d'un Groupe et non par véhicule.

Porsche, premier actionnaire de Volkswagen (voir article), a indiqué en mars 2008 qu'il souhaitait prochainement prendre le contrôle total de Volkswagen. La raison est limpide maintenant : Porsche échapperait ainsi à ces amendes importantes à l'avenir. Günter Verheugen indique que l'objectif de ce projet européen doit être de conserver toute la palette des produits dans l'Union européenne... Petit rappel : l'Allemagne désapprouve ces propositions de la Commission européenne, car d'après ce pays, les petites autos citadines italiennes et françaises seraient favorisées par rapport aux véhicules haut-de-gamme allemands. Ecologie versus profit : illustration des petites combines...

L'entretien de Günter Verheugen paru dans "Capital" peut être consulté à l'adresse suivante : www.capital.de.