C’est du moins l’opinion de la justice de deux des 48 Etats américains qui ont lancé une action contre Volkswagen. Le ministre de la Justice de l'Etat de New York Eric Schneiderman et son homologue du Connecticut George Jepsen sont plus déçus de l’attitude du groupe automobile aux 12 marques. Pour tout dire, on soupçonne des manœuvres dilatoires et une volonté de dissimulation qui pourraient coûter cher.

"Notre patience a des limites" a tonné le New-Yorkais qui n’a pas fait dans la dentelle en précisant : "c'est le genre de choses qu'on attend davantage d'une entreprise dans le déni que d'une entreprise qui cherche à se débarrasser d'une culture de la tromperie". Le Connecticut est tout aussi agacé en expliquant : "en dépit des communiqués publics promettant une coopération et exprimant le souhait de mettre un terme aux différentes investigations qui le visent, Volkswagen résiste, en réalité, à la coopération en invoquant le droit allemand".

Car ce sont les dispositions de la loi allemande sur la vie privée qui empêcherait de transmettre les fichiers des emails de ses dirigeants en Allemagne réclamés par la justice. Le constructeur allemand jure pourtant coopérer "étroitement avec les autorités américaines" tout en ne s’épanchant guère sur un sujet clôturé ainsi : "nous ne pouvons pas commenter sur une enquête en cours" qui est aussi interne à l’entreprise.

On notera, enfin, que ces accusations sont rendues publiques alors que le patron de Volkswagen Matthias Müller, qui se trouve aux Etats-Unis pour le salon automobile de Detroit, doit rencontrer la semaine prochaine la chef de l'Agence environnementale américaine (EPA) qui a fait éclater le scandale des moteurs truqués.