Et soudain... Et soudain un voyant s'allume sur la télémétrie. C'est celui de la pression d'huile de la boîte de vitesse. Bruce Jouanny est très rapidement contacté par radio pour ramener la Courage au stand. Après quelques minutes d'inspection, le verdict tombe : pompe à huile morte. Et puis il y a cette odeur d'essence aussi... Un joint ne faisant pas son boulot et jouant à cache-cache avec les nerfs des mécanos.

Tout ceci tient en quelques phrases mais l'opération durera pratiquement deux heures. Deux heures de calvaire où la fatigue se mélange à la frustration, à la déception de perdre cette si jolie seconde place, à l'angoisse que l'aventure se termine si tôt, deux heures où il faut pourtant garder son calme et les idées claires pour ne pas faire d'erreurs et remettre la voiture sur la piste. Deux heures où je me planque soigneusement dans un coin pour ne déranger personne, au dépens de la qualité de mes photos.

"Toi qui voulais de l'action, tu es content ?" me glisse Simon Gineys, directeur technique de l'écurie, dans un rictus.

Quand Bruce repart le mors aux dents, la voiture de l'écurie Saulnier Racing a chuté à la 5ième et dernière place tant l'hécatombe en LMP2 est totale, et à la 36ième place au général. Mais les mécaniciens, les traits tirés par le violent effort qu'ils viennent de fournir ajouté à la nuit blanche, méritent bien une salve d'applaudissements.

Il reste 6 heures de course, tout est encore possible. Nous sommes bien aux 24 heures du Mans, non ?

Site : http://www.saulnierracing.com